C'est la première fois que le Tribunal pénal international juge des accusés en appel. Sur le banc, Ramush Haradinaj, ancien Premier ministre du Kosovo de 2004 à 2005, donc avant la déclaration d'indépendance de l'ancienne province serbe à majorité albanophone, en 2008.
Ramush Haradinaj a été aussi chef militaire de l'UCK, l'Armée de libération du Kosovo. Accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, commis à la fin des années 1990, pendant le conflit avec les forces serbes, il a été acquitté en avril 2008. Le procès en première instance, a été marqué par la peur des témoins à venir devant le tribunal.
Une vingtaine d'entre eux avaient refusé de témoigner, le tribunal a du forcer certains à se présenter à la barre, et nombre d'entre eux s'étaient plaints d'avoir subi des intimidations. Certaines sources évoquent, notamment dans la presse serbe, la mort dans des conditions suspectes pendant le procès, de plusieurs témoins à charge.
Le procureur du TPI, qui avait requis 25 années de prison, a fait appel du jugement en première instance. Ramush Haradinaj comparaît donc à nouveau, aux côtés de deux autres accusés, anciens responsables de l'UCK.