En finir avec le laisser-aller qui a conduit la Grèce au bord de la banqueroute et qui menace aujourd'hui l'existence même de la monnaie unique. C'est en substance ce que cherchent à imposer Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à leurs homologues de la zone euro avec cette proposition d'inscrire dans la Constitution des 17 Etats membres de l'Union montéaire l'engagement d'un retour à l'équilibre budgétaire.
Cette règle d'or existe déjà en Allemagne. Elle est en cours d'adoption en France, non sans difficulté d'ailleurs. Paris et Berlin veulent en faire une règle contraignante pour l'ensemble de la zone euro.
Une zone euro qui sera désormais dotée d'un gouvernement économique, avec à sa tête un président nommé pour deux ans et demi, et qui se réunira aux moins deux fois par an. Plus question de donner l'impression aux marchés qu'il n'y a pas de pilote aux commandes de l'Union monétaire.
Des propositions qui s'inscrivent dans la durée. Paris et Berlin n'ont pas voulu en effet céder aux sirènes des marchés. Mais rien n'indique que cela suffira à calmer les spéculateurs qui depuis plusieurs semaines attaquent les pays les plus fragiles de la zone euro.
Les réactions politiques
En France, le centriste Jean-Louis Borloo salue l'annonce de l'instauration d'une taxe sur les transactions financières mais réclame d'autres mesures pour lutter contre la spéculation. Les responsables socialistes, en revanche, déplorent le refus de mutualiser la dette des pays membres de la zone euro. Martine Aubry a jugé cette rencontre « très décevante » et François Hollande parle d’« un grand pas en arrière » de Nicolas Sarkozy.
Pour les marchés, ce n'est visiblement pas le grand ouf de soulagement. L'inquiétude est toujours là : l'euro chute face au dollar. Les Bourses aux Etats-Unis ont terminé mardi 16 août dans le rouge. Ce mercredi 17 août, c'est plutôt mitigé sur les places asiatiques : le Nikkei baisse au Japon alors que Honk-Kong est légèrement en hausse.