Même si à la mi-journée Paris réduisait quelque peu ses pertes, les mesures annoncées par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy n'ont visiblement pas convaincu les investisseurs européens.
Paris et Berlin ont non seulement affiché leur ferme opposition à deux options soutenues par les marchés à savoir l'émission d'euro-obligations et le renforcement du fonds européen de stabilité financière, mais ils ont surtout annoncé une mesure qui a chamboulé ce matin les places financières européennes : l'instauration d'une taxe sur les transactions financières dans l'Union européenne.
Résultat, les valeurs du secteur ont plongé dans la matinée avant de se reprendre pour certaines en ce début d'après-midi. Le groupe London Stock exchange, qui gère les Bourses de Londres et Milan, a perdu plus de 4%. Les valeurs bancaires sont également orientées à la baisse.
Pour sa part, la banque suisse UBS a calculé que cette taxe sur les transactions financières allait multiplier, par 10 voire 20, les coûts des transactions, de quoi inquiéter les investisseurs. Des investisseurs très frileux depuis que les signes de ralentissement économique se confirment dans la zone euro.
Hormis l'instauration d'une taxe sur les transactions financières, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont proposé de mettre en place un « gouvernement » de la zone euro. Les deux dirigeants veulent aussi que les 17 pays de la zone adoptent une règle d'or pour maintenir leurs finances publiques à l'équilibre.
Aujourd'hui, Paris et Berlin suggèrent de suspendre le versement des aides régionales européennes aux pays qui ne réduiraient pas leur déficit.
En revanche, ils ont écarté l'idée de créer des euro-obligations et une augmentation du fonds de secours financier de la zone euro.
En France, les socialistes estiment que les mesures qui s'imposaient n'ont pas été prises. Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, dénonce une opération de communication du chef de l'État sur le débat de la règle d'or.
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- Nicolas Sarkozy veut inscrire l'équilibre budgétaire dans la Constitution française. Article RFI du 20/5/2010.
- L'équilibre budgétaire bientôt inscrit dans la Constitution. Article RFI du 19/5/2008.