Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
La BCE va intervenir « activement » sur le marché obligataire. Trois jours après sa réunion ordinaire lors de laquelle il avait décidé de renouer avec le rachat d’obligations d’Etat, le Conseil des gouverneurs de la BCE a décidé dimanche soir au terme d’une conférence téléphonique d’agir de façon plus résolue. En fin de semaine dernière, le seul rachat d’obligations irlandaises et portugaises par la Banque centrale européenne avait été perçu comme un geste insuffisant alors que les pressions des marchés financiers se concentrent désormais sur l’Italie et l’Espagne.
La BCE veut donc changer de braquet alors que de fortes turbulences sont attendues ce lundi avec la réouverture des bourses et après la dégradation de la notation des Etats-Unis. Le fait que le patron de la BCE ait salué dimanche soir les efforts budgétaires de l’Italie et de l’Espagne confirme, sans que les deux pays aient été directement cités par Jean-Claude Trichet, que la Banque centrale va racheter en priorité leurs obligations d’Etat sur le marché secondaire.
Une action soutenue par Paris et Berlin. Dans un communiqué commun publié dimanche soir, la France et l’Allemagne déclaraient faire confiance à l’analyse de la Banque centrale pour intervenir sur le marché secondaire. Un appel du pied diplomatique mais clair.