Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Pas de Quadriga pour Vladimir Poutine. Le Premier ministre russe devra se passer de la copie miniature du Quadrige qui trône sur la porte de Brandebourg. Le prix devait récompenser le lauréat pour ses mérites dans le développement de relations stables et fiables entre l’Allemagne et la Russie.
Mais la décision a suscité un tollé de protestations. Le délégué du gouvernement allemand pour les droits de l’homme Markus Löning avait déclaré peu diplomatiquement : « Poutine a remis la démocratie en cause, limité les libertés publiques, vidé l'Etat de droit de son contenu et livré la Russie à la corruption ».
Les organisateurs sur la défensive ont décidé de renoncer purement et simplement à toute distinction cette année. Le prix que des personnalités comme le dernier numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev ou les ex-chanceliers allemands Helmut Kohl et Gerhard Schröder ont reçu dans le passé donne lieu à une soirée de gala chaque 3 octobre, le jour de la fête nationale allemande commémorant la réunification du pays.
Trois membres du jury avaient déjà tiré leur révérence. Le dernier lauréat, l’artiste danois Olafur Eliasson a rendu son prix vendredi et l’ex-dissident et président tchèque Vaclav Havel menaçait de faire de même.
La polémique n’arrange pas les affaires de Berlin alors que des consultations germano-russes se tiennent en début de semaine prochaine. Dans une première réaction, les autorités russes estiment cependant que la controverse n’affectera pas les relations entre les deux pays.