Pour le moment, on est à la naissance de ce nouveau débat. La campagne n'a pas encore commencé. Il n'y pas eu de sondages mais les spécialistes estiment que le peuple suisse pourrait être favorable à cette initiative, tout simplement parce qu'elle lui confère un droit nouveau, celui d'élire son gouvernement.
Les experts s'inquiètent d'éventuelles dérives. Aujourd'hui, les sept conseillers fédéraux, surnommés les sept sages, sont élus par le Parlement de manière à garantir la représentativité des partis. Avec le nouveau système: qui dit élection au suffrage universel dit campagne électorale.
Deux effets pervers s’en suivent. Le premier, c'est le financement des partis. En Suisse, il n'existe pas de règle ni de plafonnement. Et il y a un écart important avec d'un côté l'UDC, qui propose cette réforme - la droite dure de la Suisse qui compte des soutiens multimillionnaires - et les autres partis. Deuxième écueil, la fragilisation de l'exécutif. Après s'être écharpés lors d'une campagne électorale, il faudra que les ministres passent l'éponge pour gouverner.
Si le oui l'emporte, ce sera une révolution et aussi une revanche pour l'UDC. Le parti est majoritaire en Suisse mais il n'a qu'un siège au Conseil fédéral, quand le Parti socialiste en détient deux.