Accord de la justice serbe pour le transfert de Mladic devant le TPIY

Ratko Mladic pourra bien être transféré vers La Haye, où l'attend le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). C’est une décision annoncée, ce vendredi 27 mai 2011, par la justice serbe. La commission médicale qui a examiné l’ancien fugitif a estimé qu'il était bien en état d'être poursuivi. L'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie a été arrêté, jeudi 26 mai 2011, à une centaine de km de Belgrade, au terme de presque 16 années de cavale.

Avec notre correspondant à Belgrade, Jean-Arnaud Dérens

Les conditions sont remplies pour le transfert de Ratko Mladic vers le TPIY de La Haye. C’est ce qu’a statué le tribunal pour les crimes de guerre de Belgrade vendredi en début d’après-midi après avoir confirmé l’identité du prévenu et les charges qui pèsent contre lui. Une première audition avait dû être interrompue au bout de quelques minutes jeudi soir en raison de l’Etat de santé de l’accusé affaibli et confus.

Vendredi matin, Ratoko Mladic était examiné par des médecins et il a pu rencontrer sa femme et son fils qui ont assuré qu’ils ne l’avaient pas vu depuis 10 ans. Darko Maldic, le fils de l’accusé, a dénoncé la décision du tribunal demandant que son père soit hospitalisé à Belgrade et soigné par des médecins indépendants.

L’avocat de Ratko Mladic va introduire un recours contre la décision de transfert comme la procédure juridique en offre la possibilité. Cependant, ce recours a très peu de chance d’être accepté et Ratko Mladic devrait prendre la direction de La Haye dans le courant de la semaine prochaine.

 

A La Haye, le centre de détention du TPIY aménagé pour accueillir des prévenus malades

Dès son aménagement en 1995, l’aile destinée aux justiciables du TPIY se dote d’un centre médical hautement équipé, et pour cause : la « clientèle » un peu particulière qui fréquente l’établissement arrive souvent avec des problèmes de santé divers.

On se souvient de Jovica Stanisic, l’ancien responsable des services secrets serbes, dont le procès fut reporté pour des raisons médicales. Il était alors atteint d’ostéoporose, de calculs rénaux et souffrait d’une profonde dépression. Il y a également des cas d’urgence comme celui de Vojislav Seselj : en 2006, parce ce qu’on lui refusait d’assurer lui-même sa défense, l’ancien dirigeant radical serbe a entamé une grève de la faim. Les médecins avaient alors songé à l’alimenter de force par perfusion.

D’autre part l’âge moyen des détenus est de 57 ans ce qui est bien plus élevé que dans la plupart des prisons en Europe. Tous les internés sont suivis quotidiennement par le corps médical du centre. Mais certains refusent cette prise en charge. Ce fut le cas de Slodoban Milosevic, décédé en mars 2006. L’ancien président serbe de République fédérale de Yougoslavie souffrait d’hypertension et de problèmes cardiovasculaires et voulait se faire soigner en Russie.
 

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