Vers une contagion du printemps arabe en Europe ?

Le modèle des révoltes dans le monde arabe, appelées Printemps arabe, pourrait-il se reproduire en Eté européen ? La question mérite d’être posée car dans les pays européens comme le Portugal, l’Espagne, la Grèce et même la France ou l’Italie, l’insurrection semble gronder. Et encore une fois, Facebook attise les flammes.

Mark Zuckerberg le fondateur du réseau social l’a pourtant affirmé lors de l’eG8 (le volet internet du G8) en France mercredi : « Facebook n’est ni nécessaire, ni suffisant pour faire la révolution ». Néanmoins, c’est bien le réseau social qui déverse dans les rues de villes européenne des jeunes motivés par un mouvement de ras le bol, une peur de l’austérité économique… En Europe, c’est le Portugal qui a enclenché le mouvement. Exactement lors de la manifestation du 12 mars. Au fil de conversations comme tant d’autres de jeunes Portugais ont décidé d’appeler via Facebook à un « soulèvement spontané » qui a rassemblé le 12 mars plusieurs centaines de milliers de personnes à travers tout le pays.

Les réseaux sociaux : « un outil essentiel pour nous »

Le rassemblement de la Puerta del Sol à Madrid, déclenché le 15 mai, s’est inspiré de la mobilisation de ces précaires portugais. Organisé via internet sous l’appellation « les indignés », ce sont plusieurs centaines de milliers d’Espagnols qui ont convergé sur la fameuse place Puerta del Sol. Les réseaux sociaux sont « un outil essentiel pour nous », expliquait un jeune Espagnol. Depuis, sur la place madrilène, tout s’organise par le biais de la Toile : demande de matériel pour le campement, consignes en cas d’intervention de la police, relais des manifestations organisées dans les autres villes espagnoles ou d’Europe….

Car dans le même élan, il y a trois jours, plusieurs milliers de Grecs (environ 8 000 personnes, dont énormément de jeunes, selon la police) ont envahi la place Syntagma au centre d’Athènes à l’appel du même collectif les « Indignés ». Ils protestent contre les mesures d’austérité qui frappent ce pays englué dans la récession. D’autres manifestations sur le même modèle ont eu lieu dans d’autres villes grecques, notamment à Salonique où ils étaient 4 000 personnes selon la police.

Les limites d’une influence unilatérale de la Toile

Toutefois, les réseaux sociaux peuvent se révéler comme une arme à double tranchant : maniée aussi bien par les opposants que par les autorités en place. Ainsi l’exemple syrien semble montrer les limites d’une influence unilatérale de la Toile. Avec pour les deux camps une véritable bataille de l’opinion qui amène l’utilisation des techniques de l’infowar, ce qui inclue la manipulation des profils, les provocations et la désinformation... (A lire : L’exemple syrien désenchante Facebook ).

L’ashtag dédié sur Twitter à la révolution française, #FrenchRevolution, ne vit pour l’instant que sur le Web. Même chose pour celui en italien : #italianrevolution. Selon l’affluence de la manifestation prévue le 29 mai place de la Bastille à Paris, les « indignés » français se prononceront sur la poursuite du mouvement.

Sur le web :
La page Facebook spanish revolution
Le mouvement du 12 mars au Portugal
Celui en Grèce


Certains ashtags pour Twitter :
#spanishrevolution #acampadasol #Greekrevolution
#FrenchRevolution #italianrevolution #yeswecamp
#15m #29m

Partager :