Municipales en Espagne: lourde défaite pour le Parti socialiste

Le Parti socialiste au pouvoir en Espagne a subi dimanche 22 mai 2011 une très lourde défaite aux élections municipales. Selon des résultats portant sur 80,17% des bulletins de vote, les socialistes, avec 27,84% des voix étaient très largement distancés par les conservateurs du Parti populaire (37,34%).

Avec notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard

Le couperet est tombé sans vraiment de surprises. La sanction est à la hauteur des déceptions accumulées par les Espagnols. Le Parti socialiste essuie un revers important. Les électeurs sanctionnent le pouvoir, en quelque sorte, qui n’a pas su les protéger durant la crise. Les socialistes perdent la plupart de leurs fiefs historiques comme la Castilla-La Mancha, une région que convoitait la droite. C’est une sacrée prise, mais elle n’est pas la seule car onze des treize régions qui participaient au scrutin ont basculé à droite. Symboliquement, c’est la ville de Barcelone qui enfonce le clou. Gouvernée depuis la transition démocratique par la gauche, elle sera désormais gérée par les nationalistes modérés de la région.

José Luis Rodriguez Zapatero est le grand perdant, comme annoncé. Le Premier ministre ne sera pas surpris, il avait déjà annoncé qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections générales de 2012. C’est sa politique qui est sanctionnée. Ses hésitations, à l’heure de minimiser la crise, les mesures très contraignantes pour tout un chacun, le chômage ont été autant de facteurs aggravants. « Les résultats du scrutin indiquent que le Parti socialiste a clairement perdu les élections d’aujourd’hui. Nous avons vécu une récession très grave et je sais que ces résultats ont une relation évidente avec les effets de la crise économique que nous vivons depuis pratiquement trois ans » a finalement commenté M. Zapatero.

Les Espagnols ne pardonnent pas de devoir payer les pots cassés d’une crise dont ils voient bien que ce sont les plus démunis qui payent la facture. Les plus indignés, toujours dans la rue sont en général allés voter et ont aussi, bien que dans une relative mesure, fait pencher la balance. Réclamant une démocratie plus directe et plus près du peuple.

La droite, le Parti populaire (PP), gagne sans conteste ce tournoi électoral; pour autant la tâche ne sera pas facile pour un parti habitué aux joutes assassines et qui n’a toujours pas dévoilé ses propositions de changement. Mais là c’est une autre histoire, car il va falloir désormais tirer les conclusions du scrutin. Même si le Premier ministre a déclaré qu’il ne changerait pas le calendrier électoral, il devra de toute façon tirer les leçons que lui imposent les électeurs.

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