Référendum au Royaume-Uni sur le système électoral

Les Britanniques sont appelés ce jeudi 5 mai 2011 à se prononcer par référendum sur la réforme de leur mode de scrutin et notamment sur l’adoption ou non du vote alternatif à la place de l’actuel système majoritaire à un tour. Mais le sujet ne suscite pas l’engouement des électeurs d’autant qu’il brouille les cartes du jeu politique, personne n’étant d’accord que ce soit au sein de la coalition ou dans l’opposition.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Le Premier ministre conservateur David Cameron aux côtés d’un ancien poids lourd travailliste pour inciter à voter non, des libéraux-démocrates pourtant partenaires-clé de la coalition faisant campagne pour le oui avec le soutien du chef du Labour : le moins que l’on puisse dire c’est que l’adoption de l’AV, Alternative Vote ou vote alternatif, transcende les habituels clivages politiques.

Et pour parfaire cette belle cacophonie, certains parlementaires ont profité de ce référendum pour faire campagne afin que la réforme aille en fait encore plus loin. Ainsi le député conservateur Douglas Carswell a opté pour le non certes mais pas du tout pour les mêmes raisons que son leader : « Nous avons désespérément besoin de changement mais le vote alternatif me semble être la réponse des hommes politiques au problème. Il nous faut une réforme qui permette par exemple aux électeurs de destituer leurs députés. Nous savons que dans d’autres pays, donner ce pouvoir aux gens oblige leurs représentants à les écouter, à bien se comporter et les oblige aussi à dire ce que leurs électeurs locaux veulent et non ce que les leaders des partis à Londres disent. »

Mais cette aspiration ne plaît guère à ses pairs qui ne veulent rien changer. Il faut dire que le parti dominant de la vie politique, les conservateurs, seraient menacés dans leur poids électoral par une réforme qui les rendrait longtemps dépendant d’alliances avec les libéraux-démocrates.

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