Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Londres a déclaré Omar Jelban persona non grata et donné 24h à l’ambassadeur libyen pour quitter le Royaume-Uni. C’est un communiqué lapidaire du ministre des Affaires étrangères William Hague qui a signalé cette décision en réponse aux attaques contre les représentations diplomatiques à Tripoli.
La Grande Bretagne a choisi d’assumer depuis le début du conflit en Libye un rôle de premier plan et se retrouve très logiquement aujourd’hui en ligne de mire du régime Kadhafi. Bien que désertée par ses occupants rapatriés depuis le mois de février, l’ambassade britannique a été symboliquement mise à sac et incendiée après l’annonce de la mort du plus jeune fils du colonel Kadhafi dans une frappe de l’Otan.
Tripoli présente ce raid comme une tentative directe d’assassinat du dirigeant libyen, une accusation démentie avec force par le premier ministre britannique David Cameron pour qui cette frappe aérienne visait un centre de commandement militaire et non des personnes spécifiques.
Néanmoins, si la mort de quatre membres du clan Kadhafi se confirme, elle pourrait entraîner un retour de bâton contre la coalition anti-Kadhafi : elle ne manquera pas de renforcer l’argument des pays qui estiment que l’Otan, outrepasse le mandat des Nations unies sur la protection des civils libyens et cherche avant tout à éliminer Mouammar Kadhafi pour hâter la fin du conflit.
C’est pourquoi, le chef de la diplomatie britannique, William Hague a habilement insisté sur le fait que « les attaques contre les missions diplomatiques n'affaibliraient pas la résolution de la coalition à protéger les populations civiles en Libye ».