Manifestation des antinucléaires sur 6 ponts entre la France et l'Allemagne

Les antinucléaires ont manifesté ce lundi 25 avril 2011 en Alsace à la fois pour commémorer la catastrophe de Tchernobyl, survenue il y a 25 ans, dénoncer la catastrophe de Fukushima et réclamer la sortie du nucléaire. Les rassemblements ont eu lieu sur six ponts qui enjambent le Rhin , entre la France et l'Allemagne. Le candidat déclaré à la présidentielle française, l'écologiste, Nicolas Hulot, a rejoint les manifestants sur le pont de l'Europe, à Strasbourg.

Avec notre correspondant à Strasbourg, Patrick Genton

Entre 6 000 et 9 000 militants antinucléaires, venus de France, d’Allemagne et de Suisse, se sont retrouvés durant un peu plus d’une heure sur six ponts différents enjambant le Rhin, le fleuve qui marque la frontière entre l'Allemagne, la France et la Suisse.

À la veille de la commémoration de l'accident de Tchernobyl (Ukraine), survenue le 26 avril 1986, ils entendaient dénoncer la catastrophe de Fukushima au Japon, réclamer une fois de plus la sortie du nucléaire et la fermeture des centrales situées le long du Rhin, entre la Suisse, l'Allemagne et la France. Première visée : la centrale de Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire française encore en activité.

Le fleuve est un symbole fort : les autorités françaises avaient indiqué en avril 1986 que le nuage radioactif venant de Tchernobyl s’était arrêté à la frontière. Le Rhin est aussi un lieu de rencontre traditionnel entre les antinucléaires des trois pays.

Entre 700 (chiffres de la police) et 1 500 personnes (chiffres des organisateurs) se sont rassemblées sur le pont de l'Europe qui relie Strasbourg, l'une des capitales européennes, à Kehl, petite ville allemande de 35 000 habitants.

Au son des sirènes, les manifestants, qui arboraient des drapeaux japonais en référence au récent désastre de Fukushima, ou ukrainiens en référence à
celui de Tchernobyl se sont couchés sur l'asphalte pour former un die in, et ont jeté des fleurs dans le Rhin pour rendre hommage aux victimes des accidents nucléaires.

Une manifestation très colorée, bon enfant, avec un manifestant remarqué : le candidat déclaré à la présidentielle française, Nicolas Hulot dont la présence a été dénoncée par certains militants antinucléaires, au sein même du rassemblement. L'écologiste a eu l'occasion de s'expliquer au cours du pique-nique, organisé à l'issue de la manifestation au jardin des Deux-Rives, près du pont de l'Europe.

Ce dimanche, Nicolas Hulot avait indiqué à des journalistes que l'accident à la centrale nucléaire de Fukushima avait « achevé de le convaincre que le nucléaire ne peut plus être la réponse à l'avenir énergétique de la planète », indiquant que « l'objectif de sortir du nucléaire est un objectif prioritaire ».

« Une revendication tardive » a estimé Stéphane Lhomme, président de l'Observatoire du nucléaire, également candidat aux primaires d'Europe-Écologie-Les Verts de la présidentielle de 2012 qui participait à un pique-nique réunissant plusieurs centaines de personnes, près de la centrale nucléaire du Blayais, en Gironde (sud-ouest).

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À consulter

Isoler le réacteur de Tchernobyl. Article RFI 17/9/2007
Tchernobyl, 20 ans après
. Article RFI 24/4/2006
Tchernobyl : la contamination réévaluée en France. Article RFI 25/4/2003.

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