Le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont été très déçus du « non » au référendum islandais ce samedi alors que les deux pays espéraient récupérer près de 4 milliards d'euros d'ici 2046. Près de 60% des électeurs ont ainsi rejeté un accord d'indemnisation des deux membres de l'UE, dont quelque 340 000 épargnants ont été victimes de la faillite de la banque en ligne Icesave en 2008.
A La Haye comme à Londres, le désappointement était de mise. «Puisque le stade des négociations est révolu, l'affaire est maintenant entre les mains de la justice», a estimé le gouvernement hollandais. Même sentiment du côté des Britanniques. L'Association européenne de libre-échange, l'organisation internationale qui avait suspendu une procédure contre l'Islande, dans l'attente d'un règlement négocié, va donc relancer le dossier. Pour un délai oscillant entre 12 et 18 mois.
Un choc pour le gouvernement islandais
Pour le gouvernement islandais qui avait conclu l'accord et pour le Parlement qui l'avait approuvé, ce désaveu est un coup dur. En mars 2010 déjà, le « non » l'avait emporté avec 93% mais avec une participation plus faible de 62,7% contre 75,3% samedi. Dès la publication des premiers résultats, la Première ministre Johanna Sigurdardottir a exprimé sa « déception » alors qu'elle considérait l'accord comme « capital » pour le pays engagé dans un processus d'adhésion à l'Union européenne.
Pourtant, le gouvernement islandais a annoncé dimanche que, malgré le rejet de l'accord Icesave, les victimes de la faillite de la banque en ligne, y compris la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, pourront être indemnisées au-delà de 90% des fonds déposés. « Le résultat du référendum n'affectera pas le début des versements par la société Landsbanki islands hf (qui opérait Icesave, NDLR) aux créanciers prioritaires - y compris les autorités britanniques et néerlandaises - », assure le communiqué du gouvernement qui se veut rassurant.
L'opposition conservatrice a immédiatement exigé des élections anticipées. Mais pour le gouvernement la priorité est de rassurer sur sa solvabilité et sa capacité à faire face à ses dettes.
Ruiné par la crise financière, l'Islande bénéficie d'un plan de sauvetage du FMI et comptait mettre un terme à l'affaire Icesave afin de pouvoir réemprunter sur les marchés pour financer son économie convalescente.