La station spatiale internationale et son vaisseau ravitailleur ont rendez-vous jeudi dans l’espace

Lancé avec succès par la fusée Ariane le 15 février 2011, le deuxième ATV, véhicule automatique de transfert européen, a rendez vous jeudi 24 février avec la station spatiale internationale (ISS). Un amarrage de haute précision, entièrement automatique, un rendez-vous à ne pas manquer à 350 km de la Terre.

Après le Jules Vernes lancé en mars 2008, voici le Johannes Kepler. Le vaisseau cargo automatique européen pèse une vingtaine de tonnes et arbore une forme cylindrique. Il s’agit d’un engin destiné à ravitailler la station spatiale internationale en carburant, en oxygène, en  eau, en nourriture, courrier, pièce de rechanges, matériels scientifiques… soit en tout plus de sept tonnes de cargaison.  

Son système de propulsion, son énergie, sera utilisé pendant six mois par la station pour corriger son orbite ou procéder à des manœuvres d’évitement de débris spatiaux.  « Une fois arrimé à la station, l’ATV devient une partie intégrée de l’ensemble, il participe pleinement à la vie de l’ISS », précise Olivier de La Bourdonnay, responsable du programme de l’ATV chez Astrium.

Un rendez vous de haute précision

Pour le moment, le décollage et le voyage vers l’ISS se sont parfaitement déroulés mais le succès de la mission dépend maintenant de l’amarrage à la station, prévu pour le 24 février, aux alentours de 16H45 heure de Paris.  
Cette opération entièrement automatisée est la partie la plus délicate de la mission, celle pour laquelle les Européens ont réalisé le plus de prouesses techniques.

La station et le cargo fileront tous les deux à 28.000 km/h dans l’espace. L’ATV s'approchera progressivement de l'ISS pour se positionner à 3.500 mètres à l’arrière de la station. Puis l’ATV progressera petit à petit pour arriver à 20 mètres… Les manœuvres d'amarrage automatisées commenceront à partir de cette position grâce à des faisceaux laser, capteurs optiques et localisation par satellites, permettant de savoir à chaque instant les positions précises de du vaisseau et de l’ISS.

Le tout sera observé par les centres de contrôles Russe (l’ATV s’amarre à la partie russe de l’ATV), américain (Houston) et français (Toulouse).

L’amarrage du Jules Vernes le 3 avril 2008 s’était fait tout en douceur à la finesse finale de 3 centimètres par seconde ;  un succès que les responsables du Johannes Kepler espèrent bien rééditer et qui  permet également d’imaginer des suites possibles à ce programme :   « Pour le moment Le véhicule ATV n’est pas habité, mais une fois à bord de l’ISS il évolue dans un environnement de vols habités. On pourrait imaginer que ces technologies spécifiques soient utilisées dans d’autres types de vols et pourquoi pas les vols habités… », rappelle Olivier de La Bourdonnay.

Le monde de l’espace aura donc les yeux rivés jeudi vers 16H45 sur le lieu de rendez vous entre la station spatiale Internationale et le vaisseau ravitailleur européen.

 

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