Avec notre bureau de Bruxelles,
« En Tunisie, ils ont mis le gouvernement dehors avec du jasmin. En Belgique, nous voulons le faire revenir avec des frites ». Placée sous le signe de l’autodérision, la « révolution de la frite » multiplie les actions ludiques ou festives à travers le plat pays pour exiger la formation d’un gouvernement.
Entre autres festivités, la distribution de centaines de cornets de frites à Louvain, en Flandre. L’agglutinement à Louvain-la-Neuve, en Wallonie, de centaines d’étudiants pour former un gigantesque « Un = Een », slogan bilingue pour l’unité de la Belgique.
Il faut dire qu’aujourd’hui, les étudiants d’Anvers, de Gand ou de Liège ont un véritable message politique qui ressemble à la devise du royaume « l’union fait la force ». Beaucoup sont en fait inquiets pour leur pays comme par exemple Aurélie Dubourg, venue manifester avec ses camarades étudiants en interprétariat-traduction à Bruxelles : « On part en Erasmus pendant six mois et c’est vraiment la grande peur des étudiants de cette année-ci et des étudiants de l’année prochaine, c’est de revenir et d’avoir un pays divisé. Donc d’être apatrides et de ne plus savoir où aller, de ne plus avoir de chez soi, de ne plus se sentir nulle part ».
La mobilisation estudiantine aura au moins le mérite de démontrer que la Belgique n’est pas constituée que de deux communautés linguistiques qui s’ignorent. C’est pour beaucoup une lueur d’optimisme après 249 jours de tractations politiques.