Avec notre bureau de Bruxelles,
Dans leur lettre commune adressée à la Commission européenne, les ministres de l’Intérieur français et allemand affirment que la Roumanie et la Bulgarie ont encore trop de progrès à faire en matière de réforme de la justice, et de lutte contre la corruption et le crime organisé. C’est un point d’arrêt important pour ces deux pays dans leur volonté de rejoindre l’espace Schengen, car la décision doit être prise à l’unanimité des pays membres de l’Union européenne.
Pour la Commission européenne qui avait poussé leur candidature, c’est un désaveu. Il fait suite aux critiques formulées à son encontre par nombre de pays européens après la suppression des visas pour entrer dans l’espace Schengen dont jouissent Serbes et Macédoniens depuis un an, Albanais et Bosniens depuis un mois.
Les difficiles relations entre la France et la Roumanie
Même si cette lettre est signée à la fois par Brice Hortefeux et Thomas de Maizière, même si elle concerne à la fois Roumains et Bulgares, c’est surtout les difficiles relations entre la France et la Roumanie qui sont au centre de l’affaire. Elles sont tendues depuis l’expulsion des Roms de France cet été.
Lors de deux sommets cet automne, les présidents Sarkozy et Traian Basescu avaient donné l’impression d’avoir eu de trop vifs échanges. La France répète depuis trois mois, qu’un examen de l’élargissement de l’espace Schengen devrait attendre l’été prochain.