Avec notre envoyée spéciale à Dublin, Béatrice Leveillé
Cet accord n’est pas accueilli avec soulagement ici mais avec beaucoup d’amertume. La faillite de leur pays est une catastrophe pour les Irlandais qui perçoivent cette aide du Fond monétaire international et des Etats européens comme une punition. Mais, ils prennent la situation avec fatalisme.
D’après un sondage publié ce 28 novembre, dans l’Irish Times, le plus grand quotidien du pays, la majorité d’entre eux ne croient pas à l’efficacité d’un mouvement de protestation. Ils étaient malgré tout, hier, des dizaines de milliers dans les rues de la capitale pour protester contre le plan d’austérité qui accompagne le plan d’aide.
Le sentiment d’injustice est très fort dans le pays, et il y a encore beaucoup d’inquiétude sur le montant des taux d’intérêt qui vont être appliqués à ces 85 milliards d’euros d’aide à l’Irlande. La presse a laissé entendre ces derniers jours qu’ils pourraient atteindre 7% ce qui a provoqué une vague d’indignation car la Grèce a bénéficié d’un taux moins élevé de l’ordre de 5 %.
D’autre part, l’accord est conditionné par l’adoption du budget 2011. Un budget qui sera soumis au Parlement irlandais le 7 décembre prochain par un gouvernement contesté qui va tenter de se maintenir au pouvoir.