Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les antinucléaires fêtent leur victoire. Jamais un convoi de déchets nucléaires retraités de retour de France n’aura été confronté à une telle résistance. Jamais les retards n’ont été aussi importants.
A l’arrivée, il aura fallu 92 heures aux onze containers pour atteindre leur but, le site de stockage transitoire de Gorleben.
La nuit dernière encore, les policiers ont dû patiemment déloger près de 4 000 personnes qui bloquaient la route d’accès, certains manifestants étaient enchaînés ou prisonniers de blocs de béton.
L’espoir reste mince
Pour les anti-nucléaires, la mobilisation reflète le rejet de la politique du gouvernement allemand. Sa décision de prolonger la durée d’utilisation des centrales nucléaires et, depuis un mois, la relance d’analyses pour savoir si Gorleben pourra abriter sur la durée les déchets produits par les centrales nucléaires, expliquent ce succès.
Les anti-nucléaires espèrent par là faire pression sur la politique, mais cet espoir reste bien mince. Le gouvernement Merkel, qui a sous-estimé les protestations, pourrait être un peu plus sanctionné lors de différentes élections régionales l’an prochain.