En l’espace de seulement deux dernières semaines, vingt-cinq rebelles et seize policiers ou fonctionnaires ont été tués au Daguestan, soixante-deux personnes ont été blessées, et deux autres sont disparues sans laisser de traces.
Le Premier ministre Vladimir Poutine a beau déclarer qu’« il n’y a pas de prémisses pour une nouvelle guerre », ses compatriotes ne se font guère d’illusions. Selon un récent sondage, 63% des Russes jugent la situation dans le Caucase « tendue » et 11% pensent qu’elle est « au bord de l’explosion ».
Depuis la pacification, toujours très précaire, de la Tchétchénie, la guérilla locale a abandonné la cause indépendantiste. Elle est devenue radicalement islamiste, en portant le combat partout dans le Caucase russe à majorité musulmane.
Les opérations militaires impitoyables et les exactions en série commises par les troupes russes ne font que grossir les rangs de la rébellion. Les divisions qui apparaissent au sein de la guérilla ne réduisent pas les violences. Les rebelles agissent de plus en plus souvent en cellules autonomes qui ne communiquent même pas leurs projets d’actions à leurs théoriques supérieurs.