La Belgique, en pleine crise politique, prend la présidente tournante de l’UE

Comme tous les six mois, l'Union européenne change de présidence. L'Espagne cède le 1er juillet la place à la Belgique, à l'issue d'un mandat plutôt terne. Il faut dire que Madrid aura été malmenée par les événements et aura essuyé les plâtres du traité de Lisbonne qui redistribue les rôles entre les institutions. La Belgique, elle, est en crise politique depuis les élections législatives. Le pays est dirigé par un gouvernement provisoire. Autrement dit, présider l'Union européenne, ce n'est plus ce que c'était.

José Luis Zapatero espérait tant de cette présidence semestrielle, que le bilan n'en est que plus amer.

Malmené en interne, Il se voyait remis en selle par une stature internationale, accueillant à Madrid les grands de ce monde. Mais le sommet Europe-Amérique a dû être annulé, Barack Obama ne voulait pas venir d'aussi loin pour aussi peu. Et la présidence espagnole n'aura guère survécu aux nouvelles institutions, fussent-elles en rodage.

Entre la diplomate Catherine Ashton, et le président du Conseil Herman Van Rompuy, José Luis Zapatero a été asphyxié. Ajouté à cela la crise financière qui a failli reléguer l'Espagne au rang des pays à problèmes comme la Grèce et c'était le coup de grâce.

Côté belge, cela ne se présente guère mieux. Le Premier ministre Yves Leterme n'est là que pour expédier les affaires courantes en attendant un nouveau gouvernement qui devrait arriver à mi présidence.

La Belgique veut mener des chantiers comme la régulation financière mais annonce qu'elle privilégiera le traité de Lisbonne, autrement dit ne se battra pas pour conserver des pouvoirs que le nouveau traité lui a retiré. Bruxelles entend mener une présidence modeste.
 

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