Tout a commencé par une bagarre dans une salle de jeu, tard dans la soirée, à Osh. L'incident a dégénéré malgré l'imposition du couvre-feu, et au matin, plusieurs bâtiments de la ville étaient encore en feu.
Pour éviter que les troubles ne se propagent, le gouvernement intérimaire -réuni d'urgence- a étendu le couvre-feu aux trois provinces du sud. Le porte-parole du gouvernement a estimé que 1 000 à 3 000 personnes étaient impliquées dans les événements de la nuit du 11 juin, jusqu'au déploiement des blindés dans les rues de Osh.
Les observateurs évoquent les rivalités interethniques existant dans cette région du Ferghana aux confins de l'Ouzbékistan et du Tadjikistan. Les tensions ont été ravivées voire suscitées par les partisans du président Bakiev, qui a quitté le pays précipitamment après la répression sanglante des manifestations du mois d'avril dernier.
L'équipe qui s'est emparée du pouvoir à ce moment-là continue de traquer les proches, parents et anciens collaborateurs du président, accusé d'être responsablesde la mort de 87 manifestants, accusé également de pratiques mafieuses. Ses principaux soutiens se trouvent dans le sud, autour des villes d'Osh et Jalalabad où il est né.