«Ici, la galère, la vraie, tu fais avec. Les galères de transport, de job et de dot, les galères d'un peu tout et n'importe quoi, tu fais avec. Ton avenir aussi boiteux que la qualité du courant fourni par la compagnie nationale d'électricité, tu fais avec. Les Blancs nous plaignent : Mais comment pouvez-vous vivre dans des conditions pareilles ? Ce désastre qui n'en finit plus, avez-vous vraiment la volonté d'y mettre un terme ? Et moi je dis que laisse, mon ami, laisse. Ce n'est pas avec des si, des il faut que et des voilà comment qu'on met Yaoundé dans une bouteille de J&B.» (extrait)
En quinze récits et portraits à la première personne, Nicolas Fargues propose une formidable radiographie intime, personnelle, de la culture et de la société camerounaise, jusqu’à la satire féroce du « néocolonialisme deux points zéro », selon son expression. Attache le cœur signifie au Cameroun quelque chose comme « Serre les dents ». Hommes et femmes, jeunes et vieux, Noirs et Blancs, locaux, expatriés et diasporiques… Leur point commun est un attachement blessé au Cameroun, pays où la pudeur des gens ne donne pas une idée juste de l’enfer dans lequel souvent ils vivent. (Présentation de l'éditeur)