Catalogne: Quim Torra, dans la continuité de Carles Puigdemont

Ce lundi, 5 mois après les élections législatives de décembre qui avait vu la courte victoire du camp séparatiste, la Catalogne compte enfin un nouveau chef de l’exécutif, après la fuite de Carles Puigdemont, désormais à Berlin afin de fuir la justice espagnole qui l’accuse de « rébellion » et de « sédition ». Il s’agit de Quim Torra, 55 ans, aucune expérience politique, écrivain, éditeur, avocat. Il est le nouveau président de la Generalitat, l’exécutif régional de Catalogne basé à Barcelone.

Il faut comprendre qu’il s’agit d’une continuité. Quim Torra est un homme de Puigdemont, un fidèle, un disciple même. Quim Torra est un séparatiste convaincu, qui déteste l’Espagne, les Espagnols et qui pense que le divorce avec cet Etat est la seule solution pour la Catalogne de devenir « une République prospère, juste, libre, sociale ». En quelque sorte, cet écrivain-éditeur est un appendice de Carles Puigdemont, réfugié à Berlin. Quelqu’un qui obéira à ses ordres, en toute loyauté, en toute obéissance. A ce propos, il ira faire sa première conférence de presse à Berlin.

Puigdemont dans l’impossibilité de se rendre en Espagne

Puigdemont ne peut aller en Espagne ou s’il le fait la justice l’arrête immédiatement, le met en prison préventive et le juge pour rébellion, ou sédition, soit entre 15 ans et 30 de réclusion. Mais il n’y a pas que Puigdemont dans ce cas : ils sont une vingtaine d’autres, réfugiés à l’étranger ou derrière les barreaux en Espagne.

Partageant pleinement l’idéologie des sécessionnistes, Quim Torra n’est pas un choix anodin. De plus, son casier judiciaire est vierge et il ne peut donc pas être arrêté. Il peut gouverner, et ce, même s’il n’a aucune expérience en politique. C’est un intellectuel, un idéologue, tellement antiespagnol qu’il frôle avec la xénophobie.

Un futur politique difficile à prévoir

Maintenant que la Catalogne a un gouvernement, la situation avec Madrid devrait pouvoir se décanter, dans un sens comme dans l’autre. Pour l’heure, Mariano Rajoy s’est dit disposé à la concorde et au dialogue « avec le nouveau président catalan ». Un nouveau président catalan qui va avoir les coudées franches, car Madrid va devoir cesser d’appliquer l’article 155 de la Constitution qui revient à mettre la région sous tutelle. Tout va dépendre de l’attitude de Quim Torra. Si, comme il l’a promis, il entend édifier une République indépendante de manière unilatérale, contre l’avis du reste de l’Espagne, s’il veut convoquer une Assemblée constituante, alors le gouvernement Rajoy se fâchera et utilisera la justice pour stopper net ce nouveau défi séparatiste.

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