Chute de la production, personnel pléthorique, sites non rentables affectant chaque année les résultats de la Gécamines. Tous ces facteurs ont conduit la Générale des carrières des mines à un endettement record.
Au début des années 2000, l’entreprise publique congolaise était même menacée de liquidation. Selon son PDG, Albert Yuma Mulimbi, des experts de la Banque mondiale et du FMI (Fonds monétaire international) ont conseillé à l’Etat congolais, jugé incapable de bien fructifier les actifs miniers, d’en céder la partie à fort potentiel à des entreprises étrangères, la Gécamines ne restant qu’une société de patrimoine pour encaisser des dividendes. Un conseil partiellement suivi au début des années 2000, d’après un communiqué de presse du groupe minier, disant avoir conclu des co-entreprises avec des partenaires extérieurs, le groupe public restant minoritaire.
La Gécamines et l’Etat congolais s’attendaient à l’époque à avoir des revenus suffisamment importants pour reconstruire l’appareil de production du cuivre et du cobalt, les deux principaux minerais extraits du Katanga. Mais pendant une dizaine d’années, dont la période 2010-2014 où les prix des matières premières étaient au plus haut, la plupart des partenaires de la Gécamines ont présenté des résultats négatifs et ne lui ont pas versé de dividende. D’autres ont minoré leurs résultats, afin de payer moins à l’Etat congolais.
En commandant des audits à un cabinet international, la Gécamines espère que les résultats démontreront la spoliation qu’elle subit depuis plusieurs années de la part de ses partenaires, ce qui lui permettra de leur réclamer des comptes. L’annonce de la Générale des carrières et des mines de la commande d’audits intervient deux mois après la publication d’un rapport de l’ONG Global Witness, selon lequel 750 millions de dollars de recettes versées par des compagnies minières ne sont pas arrivés au Trésor public entre 2013 et 2015… Des soupçons de détournement réfutés par le groupe minier et les autorités du Congo-Kinshasa.