« Mes amis, quel plaisir d’être avec vous à Nantes au milieu de ceux qui me connaissent depuis longtemps ! »François Fillon n’a pas manqué d’agiter les sentiments régionaux ce lundi 27 mars lors de son meeting dans la capitale des Pays de la Loire, la région qu’il a présidée entre 1998 et 2002. Il demande à ses sympathisants de faire monter « une immense clameur, et qu’elle atteigne les salles de rédaction parisiennes ». Car c’est une nouvelle fois la presse, accusée de s’acharner contre lui, qui est visée par le candidat Les Républicains. Il lance d’ailleurs un appel aux militants : « soyez fiers, soyez forts, engagez-vous, osez, foncez, brandissez l’étendard de la France ! » Message reçu par ceux qui ont fait le déplacement parfois court. « Nous les Vendéens nous avons lutté, quitte à se faire massacrer en 1793, et on a gardé cette âme de lutte, conquérante », expliquent ainsi deux militantes venues du département voisin.
Fillon le « premier communiant »
Et c’est précisément en Vendée, aux Sables d’Olonne, que l’une des principales adversaires de François Fillon, prononçait elle aussi un discours. Marine Le Pen raille ceux qui n’ont pas tenu leurs « promesses mille fois renouvelées, et mille fois trahies ». Elle vise « un spécialiste : Monsieur Fillon, celui qui s’est présenté avec sa mine de premier communiant », lance la candidate Front National sous les rires et les applaudissements de la petite salle.
Electorat en otage
Un autre concurrent, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) s’attaque à François Fillon. « Je trouve qu’il n’est pas bien de prendre en otage l’électorat de droite. Je suis le seul qui peut vaincre Monsieur Macron et j’invite tous les républicains à me rejoindre dès maintenant », explique le candidat souverainiste en déplacement à Metz, interrogé par des journalistes du Républicain Lorrain.
Anti-Fillon absolu
Benoît Hamon, lui, s’est rendu dans une maison de retraite de Bry-sur-Marne, en grande banlieue parisienne, la même où François Fillon avait été invité il y a quelques jours par une équipe de France 2. L’échange avec les personnels soignants avait été très tendu, le vainqueur de la primaire de la droite répondant aux revendications sur le temps de travail par des préoccupations budgétaires nationales. Celui qui a remporté les suffrages de la gauche estime être « l’anti Fillon absolu ». Il dit percevoir « la distance, la déconnection totale avec la réalité des maisons de retraite où l’on prend en charge des personnes plus dépendantes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient auparavant. »
Enfin, Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) attaque François Fillon par un autre biais, celui des tensions sociales en Guyane: « ça mériterait que ça s’étende un peu partout, dans toutes les îles et même ici en métropole. Contre le chômage, contre la précarité, pour des vrais salaires décents, pour les services publics », assure le candidat sur France 3. « On voit bien tous ces milliardaires, tous ces riches, l’affaire Fillon, le monde politicien corrompu, leur seul problème c’est de s’enrichir ».