Philippe Chalmin, économiste: «La filière cacao ivoirienne ne fonctionne pas de manière optimale»

Des planteurs qui manifestent leur colère, une récolte qui ne s'est pas vendue aussi bien que prévu et des cargaisons qui s'accumulent dans les ports et chez les producteurs. La Côte d'Ivoire lance un audit de sa filière cacao. Les ventes de cacao représentent la moitié des recettes d'exportation pour les Ivoiriens, c’est dire si le secteur est vital à son économie. Philippe Chalmin, fondateur et président de Cyclope, un institut de recherche sur le marché des matières premières, est l’invité Afrique soir de RFI.

« Il faut bien se rendre compte que ces dernières années, le marché mondial du cacao avait été l’un des plus prospères de tous les marchés de matières premières. Paradoxalement, alors que la plupart des marchés de matières premières s’étaient fortement infléchis à la baisse et donc en recul à partir de 2014, le cacao avait même eu en 2015 et encore pour une bonne partie de 2016, l’une des meilleures performances. Le problème est que nous allons avoir sur la campagne 2016-2017 manifestement d’excellentes récoltes, notamment en Côte d’Ivoire, et donc des perspectives d’excédent mondial, ceci se traduisant par la baisse des prix. C’est un peu la première fois que le système de gestion de la filière du cacao en Côte d’Ivoire est confronté à la baisse des prix. Et, manifestement, il y a un certain nombre d’acteurs qui n’ont pas compris que sur un marché les prix pouvaient baisser. »

 

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