Autour du port d'Abidjan, des camions remplis de cacao sont bloqués depuis des semaines, au bord des champs des producteurs, des toiles de jutes attendent, et les planteurs voient leurs fèves se dégrader. Alors que les cours du cacao ont fortement chuté depuis l'automne, ils ne parviennent pas à exporter toute leur production.
« Personne ne vient acheter. Aujourd’hui, ceux qui viennent acheter viennent proposer 600 CFA pendant que l’Etat a fixé le prix du cacao à 1100 CFA garantis... voilà le problème, explique le président du Syndicat national agricole pour le progrès, Moussa Koné. Ce que nous demandons, c’est que ce fameux fonds soit débloqué pour sauver la campagne. »
Un fonds de réserve est prévu en cas de crise. Mais le Conseil du Café-Cacao ne l'a toujours pas débloqué, alimentant ainsi rumeurs et inquiétudes. Alors que la Côte d'Ivoire compte environ 800 000 planteurs et que le cacao représente la moitié de ses recettes d'exportation,
L'instance officielle de régulation s'emploie désormais à rassurer. « Il n'y a jamais eu de blocage, jamais eu de paralysie », explique Massandjé Touré Litsé, sa directrice. « Il y a a seulement eu un ralentissement dû à un pic de la production », assure-t-elle.
Elle appelle tous les producteurs à dénoncer les intermédiaires qui achèteraient le cacao en dessous de 1100 CFA. Pour le reste, assène-t-elle, il n'y a aucune inquiétude à avoir.