Quoi qu'il fasse, où qu'il aille, François Fillon n'entend parler que d'une chose : le « Penelopegate ». Même à des milliers de kilomètres de Paris, lors de son déplacement à La Réunion, l'homélie du père Russel Torpos, à laquelle assistait le candidat, a résonné comme un examen de conscience.
« Accorde-toi vite avec ton adversaire... pour éviter qu'il ne te livre aux juges... ne te jette en prison... tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou... »
Quand ça veut pas, ça veut pas, mais François Fillon ne baisse pas les bras. Dès son retour à Paris, il a tenté encore une fois de reprendre la main. D'abord en déjeunant avec Nicolas Sarkozy pour essayer de couper court à la fronde au sein de son parti. Ensuite en parlant à Compiègne d'un thème qui fait mouche dans l'électorat des Républicains : la sécurité.
« Un casseur n'est pas un adolescent frustré, c'est un casseur... Si les nouveaux délinquants mineurs se conduisent comme des adultes délinquants alors il convient de les traiter comme tel en abaissant la majorité pénale à 16 ans. »
Une proposition très « sarkozyste » pour parler au noyau dur de la droite et faire oublier les ennuis du candidat avec la justice. Mais patatras, le parquet financier a écarté le lendemain un classement sans suite de l'affaire.
Quand ça veut pas, ça veut pas... François Fillon a minimisé en disant qu'il n'y avait « rien de nouveau » et qu'il s'en remettait donc désormais « au seul jugement du suffrage universel » ...
Mais François Fillon n'est pas sorti d'affaire. Alors après l'hypothèse d'un plan B, qui a fait pschitt, c'est l'hypothèse d'un ticket qui ressurgit. Un ticket avec François Baroin. François Baroin qui vient de sortir un livre : le chemin français. Ça tombe bien.
Et pendant ce temps, Emmanuel Macron mène son petit bonhomme de chemin...
Un chemin qui l'a fait passer par l'Algérie en début de semaine avec un objectif non dissimulé : aller à la pêche aux voix dans un électorat ciblé.
« Je pense que c'est très important de savoir parler à la communauté franco-algérienne et donc j'espère être celui qui durant cette campagne portera cela, parce que ça fait partie de notre projet et de ce que nous sommes »
Emmanuel Macron, candidat de la communauté franco-algérienne et des rapatriés d'Algérie auquel il a envoyé un signal en se rendant sur la tombe de l'acteur français Roger Hanin enterré à Alger.
Mais l'opération séduction en Algérie a aussi valu à Emmanuel Macron une polémique. Dans une interview à une chaîne de télévision locale, Emmanuel Macron a déclaré que la colonisation était « un crime contre l'humanité » et a évoqué « des excuses ». Ce qui lui a valu un tir de barrage de la droite et de l'extrême-droite : « indigne » a dit François Fillon, « un crime » contre la France, a protesté Marine Le Pen.
Emmanuel Macron a été obligé de répondre dans une vidéo
« Je ne cèderai rien à tous les responsables politiques qui aujourd'hui cherchent à instrumentaliser mes propos à des fins clientélistes ou électoralistes ».
Autre polémique autour de Macron, les cyberattaques dont le site d'En Marche a été l'objet, menées de la frontière russe. Le kremlin a démenti toute implication. François Hollande a demandé des mesures de protection.
A gauche, c'est toujours « je t'aime, moi non plus », entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon
Le candidat de la France insoumise était en meeting à Strasbourg mercredi soir et il en a profité pour fixer un rendez-vous à son concurrent socialiste.
« Mon cher Benoit, tu ne m'as pas appelé...C'est pas grave... Je propose un rendez-vous la semaine prochaine soit vendredi, soit samedi, soit dimanche... C'est moi qui fixe la date comme ça on va arrêter cette comédie. »
Jean-Luc Mélenchon propose une solution de rassemblement à Benoît Hamon, une candidature unique : la sienne, forcément !
Par où va passer la campagne la semaine prochaine ?
Emmanuel Macron est attendu ce vendredi et samedi à Carpentras et Toulon, pour parler de sécurité, avant de partir à Londres en milieu de semaine. Benoît Hamon lui est au Portugal ce même vendredi. Marine Le Pen est en visite au Liban dimanche et lundi. Jean-Luc Mélenchon sera l'invité de l'Emission politique de France 2 jeudi. Et on attend toujours la décision de François Bayrou, sera-t-il candidat ? On le saura peut-être cette semaine...
Et la petite phrase off de la semaine
C'est un centriste qui a rejoint Macron et qui commente l'affaire Fillon : « Nous, on a intérêt à pas trop la ramener. Le plan B ça pourrait être Macron, mais faut pas le dire comme ça ! »