Près de trente chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus à Bamako demain, vendredi 13 janvier et après-demain, samedi 14 janvier pour le sommet Afrique-France. Les sociétés civiles africaines – qui n’ont pas été invitées – se sont organisées pour être tout de même présentes à Bamako et faire entendre leur voix en marge du sommet officiel. Dix organisations membres de la campagne « Tournons la Page », parmi lesquelles les Congolais de Filimbi, les Gabonais de « Ça suffit comme ça » ou les Tchadiens d’Iyina réfléchissent ainsi, en atelier, aux enjeux du paiement, par les multinationales, des taxes qu’elles doivent aux Etats africains. Ces organisations déplorent la multiplication des passe-droits, comme l’explique le syndicaliste camerounais Jean-Marc Bikoko, qui dirige la Dynamique Citoyenne. Il répond aux questions de Laurent Correau.
« L’enjeu, c’est l’effectivité de la démocratie dans nos pays. Parce que les multinationales, de plus en plus, ont une influence un peu trop visible auprès des dirigeants africains. Au point où, les intérêts étrangers, particulièrement des multinationales l’emportent sur les intérêts des peuples de nos pays. Il y a une forte complicité [...]. Au cas par cas, on essaye d’accorder soit des allègements fiscaux, soit des exonérations à un certain nombre d’acteurs, surtout les multinationales, qui, au lieu que leurs activités puissent permettre au pays de se développer, empêchent nos Etats de collecter suffisamment d’argent pour résoudre les problèmes locaux. »