Tourisme: la Bulgarie désireuse d'attirer davantage de touristes russes

Les relations entre l'UE et la Russie ont beau être tendues, les pays membres de l'Union n'ont pas tous la même attitude. La Bulgarie cherche notamment à attirer les touristes russes, qui aiment y passer leurs vacances depuis l'époque communiste. Et en 2016, le pays en a accueilli beaucoup. 

De notre correspondant à Sofia,

Alors que les sanctions européennes ont été prolongées jusqu'en 2017, le tourisme n'est pas touché par celles-ci, qui sont très ciblées sur des secteurs économiques particuliers ou sur des individus influents. Ce qui veut dire que si certains échanges sont maintenant interdits, ou du moins plus compliqués qu'avant, d'autres ne le sont pas.

C'est une des raisons pour lesquelles les touristes russes en Bulgarie ont augmenté de plus de 30 % en 2016. En 2015, c'était le contraire, il y avait une chute de l'ordre de 25 %, et de 40 % depuis 2013. Les experts prévoyaient alors une catastrophe dans le tourisme balnéaire, qui est un secteur économique-clé pour la Bulgarie. Cette année, c'est la Turquie qui a subi un coup dur, puisqu'elle a perdu plus de 40 % de ses touristes russes.

La Bulgarie a aussi cherché à attirer plus de Russes avec l'adoption d'un régime de visas plus souple. Les mineurs âgés de moins de 16 ans reçoivent par exemple des visas gratuits et qui restent valides pour une durée de cinq ans. Dans l'immobilier, qui est un autre secteur très attrayant pour les Russes, c'est tout le contraire : de moins en moins de Russes sont intéressés par des résidences secondaires en Bulgarie.

Les oligarques préfèrent la Côte d'Azur, la Costa del sol, etc.

Pourtant, un député du Parlement russe, Piotr Tolstoy, se disait prêt à « acheter tout le pays ». Il faisait allusion à ce que les médias bulgares ont appelé « l'invasion russe ». Plus de 75 000 ressortissants russes ont acheté de l'immobilier en Bulgarie en 20 ans, ce qui équivaut à des investissements de l'ordre d'un milliard d'euros.

Ce marché de l'immobilier a pourtant atteint son pic en 2012, avec près de 13 000 ventes. Et depuis, il est en chute libre. En 2016, il n'y a eu qu'un peu plus de 1 500 ventes. Il s'agit surtout de petites propriétés, évaluées entre 20 et 40 000 euros, puisque les oligarques préfèrent la Côte d'Azur, la Costa del Sol, ou encore les grandes villes européennes.

Les experts expliquent cette chute de la demande surtout par les difficultés économiques en Russie, comme le cours du rouble et les prix du pétrole. Des restrictions sur le droit à la propriété immobilière des fonctionnaires ont également mis des bâtons dans les roues des agences bulgares. Toutes ces propriétés sont concentrées sur le littoral, autour du port Bourgas. Près de 60 000 Russes sont propriétaires d'immobilier dans la région.

Un nouveau président pro-russe

Les échanges entre les deux pays n’ont pas fini de s'améliorer, avec un président pro-russe qui entre bientôt en fonction. Le président élu Roumen Radev est pro-russe dans la mesure où il a appelé à la levée des sanctions contre la Russie. Mais il a des pouvoirs très limités, puisque la Bulgarie est une république parlementaire.

D'autre part, les grands échanges entre les deux pays ne sont pas dans le tourisme ou dans le commerce, mais dans l'énergie, le pétrole, le gaz naturel et le nucléaire. Le tourisme s'élève à près de 13 % du PIB, et les grands groupes proviennent surtout de Grèce, de Roumanie, de Turquie, d'Allemagne, de Serbie ou même de Macédoine.

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