A la Une: François Fillon, Alain Juppé, balle à terre

C’aurait pu être du carré, du brutal... Pas du tout. « Aride et tendu », oui, ce débat l’a été, admet Le Parisien. Et ce quotidien n’en veut pour preuve que la poignée de main initiale entre François Fillon et Alain Juppé, car elle fut « ferme, mais glaciale », a-t-il remarqué. Toutefois, comme veut le croire Le Figaro « en Une », entre les deux finalistes à l’issue de cette joute, c’est à présent l’heure de « l’apaisement ».
Ce face-à-face a en effet permis à la primaire de la droite de retrouver sa « sérénité », rehausse le quotidien conservateur. Les électeurs de droite qu’il connaît bien « s'en féliciteront, prédit-il, eux qui ne détestent rien tant que les divisions bruyantes et les combats de chefs ».

Fillon-Juppé : François premier

Question traditionnelle en pareil cas : hier soir, qui a gagné ? Même s’il se garde de répondre clairement à cette question, Le Figaro estime que ce débat n’a pas permis à Alain Juppé de « changer la donne qui s’est imposée au soir du premier tour », le « favori » François Fillon ayant « gardé la main » sur ce débat, aussi bien « vis-à-vis de son rival » que « vis-à-vis des journalistes » à qui il a reproché de « caricaturer » ses propositions, en se posant en candidat de « rupture avec la pensée unique », notamment celle qui « s’est déchaînée depuis quatre jours », ou encore en se faisant le porte-parole de « la colère » et de « la révolte » des Français, relève Le Figaro.

Pour La Charente Libre, c’est encore plus net, le vainqueur, c’est François Fillon : « Après avoir tenté de jeter le discrédit sur le conservatisme de François Fillon, Alain Juppé était proche hier de rendre les armes ». Et le débat a « encore tourné à l'avantage de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy », estime ce quotidien de l’ouest du pays.

Et pour cause, remarque Les Dernières Nouvelles d'Alsace, dans un style « après avoir joué les tontons flingueurs tout au long de la semaine (…), Alain Juppé avait rangé la sulfateuse » !

Fillon-Juppé : Alain piégé

Il était en effet difficile pour les deux hommes de polémiquer en direct sous les yeux de millions de téléspectateurs. C’est exactement ce que souligne Sud-Ouest. Hier soir, il n'était de l'intérêt ni de l'intention, de personne « d'aller au clash », explique ce quotidien du midi de la France. Pour des tas de raisons, bien sûr, mais surtout parce qu’hier soir, ça n’était pas le moment « d'insulter l'avenir ».

Tout ça pour ça ? Eh bien oui, souligne Le Républicain Lorrain, les deux finalistes étaient « piégés par la contradiction consistant à se démarquer d'un rival d'aujourd'hui qui deviendra un allié demain ». Voilà pourquoi François Fillon et Alain Juppé ont simplement « joué leur partition ». Résultat, le débat a perdu en « peps ». Et ce quotidien de l’est de la France se satisfait qu’il ait sans doute gagné en « pédagogie ».
C’est vrai, confirme Le Journal de la Haute-Marne, ils se sont affrontés « à la loyale pratiquement de bout en bout ». Bien sûr, entre eux, il y a des désaccords, qui ont été réaffirmés, sur la diminution du nombre de fonctionnaires, sur le temps de travail, sur le multiculturalisme, sur la relation avec Poutine. « Mais pas de virulence, sauf à l'égard des trois journalistes qui animaient l'émission », souligne Le Journal de la Haute-Marne.

« Après les escarmouches, les fleurets mouchetés, confirme Le Midi Libre. A 48 heures du second tour de la primaire, Alain Juppé et François Fillon ont évité de tomber dans le combat de coqs. Les griffes rentrées, les deux prétendants à la victoire ont tout juste montré les dents ».

Fillon : cathos-bashing

En tout cas, le catholicisme revendiqué de François Fillon est moins l’objet de polémiques qu’en début de semaine. Et pour le journal La Croix, c’est d’autant plus un soulagement que ce quotidien catholique a trouvé « surprenante » la semaine que les Français viennent de vivre.

Semaine durant laquelle on aura vu « les cathos » se retrouver au « centre du débat politique », s’étonne en effet La Croix. Certes, suppose avec un détachement que l’on devine humoristique ce journal, certes, parmi lesdits « cathos », il y en a qui auront sans doute apprécié cette « attention très inhabituelle. D’autres moins, car cela s’accompagne inévitablement de clichés simplificateurs, de caricatures », déplore ce quotidien catholique. La Croix se navre de voir des convictions « que l’on essaie de porter jour après jour devenir brusquement des objets politiques, ballottés entre proclamations et détestations, pour ne pas dire exécrations », note encore La Croix. Certes pas, en effet…

Fillion : l’ami Poutine

Et puis cette autre question concernant François Fillon et le supposé soutien, à lui apporté, par Vladimir Poutine : le président russe serait-il un « faiseur de rois » ? Question posée ce matin par le journal Libération, à « la Une » duquel le président russe cligne de l’œil en signe de connivence comme après un bon tour joué à ses adversaires. Pourquoi cette question ? Parce que « du Brexit à l’élection de Donald Trump en passant par la surprise Fillon, les planètes semblent alignées pour le président russe, qui apparaît comme le nouvel homme fort à l’échelle mondiale », énonce Libération.

Au sujet de François Fillon, Libération rappelle que celui que ce journal nomme « le favori de la primaire de la droite » n’a jamais caché son « affection » pour Poutine, dont il partage le goût pour les « sports extrêmes » et sa volonté de « faire alliance ».
Ce quotidien souligne aussi le caractère « saisissant », estime-t-il, du contraste entre la réaction de Poutine à l’avènement de Fillon et à celui, jadis, de Sarkozy. « En mai 2007, il avait fallu patienter deux jours avant que Vladimir Poutine ne se décide à adresser les félicitations d’usage au nouveau président français, Nicolas Sarkozy. Une décennie plus tard, le même Poutine aura été beaucoup plus rapide. Sans attendre le second tour de la primaire, il salue le succès de François Fillon, ce "grand professionnel", cet "homme intègre" qui "se distingue fortement des hommes politiques de la planète" ».

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