Afrique du sud: le «transfert monétaire» pour lutter contre la pauvreté

En Afrique du Sud, a lieu un débat autour des programmes de « transfert monétaire » pour lutter plus efficacement contre la pauvreté. Selon une enquête menée par deux agences des Nations unies, le transfert monétaire (c'est-à-dire l'aide financière donnée directement aux bénéficiaires) est une solution efficace en cas de crise humanitaire.C'est en tout cas ce que révèle une enquête menée par l'Unicef et la FAO. Une approche qui remet en cause des décennies d'aide humanitaire classique.

Fini les ONG qui déboulent dans une région pour distribuer des sacs de riz. Gouvernement et ONG se détournent de plus en plus de ce modèle d'assistance pour lutter contre la pauvreté. Aujourd'hui, le transfert monétaire est à la mode. C'est-à-dire donner directement de l'argent aux bénéficiaires pour qu'ils puissent choisir eux-mêmes ce dont ils ont besoin.

En Zambie, près de 240 mille familles bénéficient de ce programme de transfert monétaire. Selon Stanfield Michelo du ministère zambien du Développement, « cela donne de l'autonomie à ceux qui reçoivent de l'aide, la liberté de choisir ce dont ils ont besoin, plutôt que d'avoir quelqu'un qui va distribuer de la nourriture, du riz. Peut-être que la personne en question n'a pas besoin de riz, mais ce jour-là a besoin de médicaments parce qu'elle a mal à la tête. Et on l'a vu dans le passé, quand vous donnez à quelqu'un quelque chose dont il n'a pas besoin, il le vend. Donc, c'est aux bénéficiaires de cette assistance de choisir ce qu'ils vont faire avec cet argent ».

Ces programmes ont été lancés il y a une dizaine d'années en Afrique australe et marchent bien. Au Lesotho, 27 mille familles bénéficient de ces transferts d'argent. Pour Molahlehi Letlotlo, ministre du Développement social cela permet de lutter plus efficacement contre la pauvreté. « Un groupe de personnes âgées s'est mis ensemble pour économiser, et quand ils ont eu assez d'argent, ils ont acheté de la terre et ont planté des pommes de terre, qu'ils ont ensuite pu vendre. Non seulement ça, mais ensuite ils ont engagé des jeunes pour planter les pommes de terre et ont créé des emplois ». Parfois cette aide est soumise à condition, par exemple l'envoi d'enfants à l'école. Un système qui marche bien même s'il y a encore beaucoup de préjugés, estime Jean Dupraz de l'Unicef.

Les deux agences des Nations unies précisent que le transfert d'argent n'est qu'un outil supplémentaire pour répondre aux crises tout en essayant de limiter la dépendance à l'aide humanitaire.

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