UTZ est le label de cacao durable qui domine le marché. En huit ans, la certification néerlandaise a soutenu 170 000 planteurs, rien qu'en Côte d'Ivoire. Parmi eux, Moussa Sawadogo. Producteur et président de la coopérative Scinpa, à Agboville, au nord d'Abidjan, il est venu témoigner au Salon du chocolat à Paris : « En faisant la certification UTZ, on apprend beaucoup. Qu'avec deux-trois hectares, on peut faire plus de production que celui qui a dix hectares et qui fait deux tonnes de fèves. En suivant les bonnes pratiques, les nouvelles variétés de cacao, les bons suivis, les intrants, on n'a pas besoin de détruire la forêt ! »
Le cacao certifié UTZ vise l'amélioration du revenu des planteurs, dans le respect de l'environnement, en excluant le travail des enfants. Cette certification devient la norme exigée par l'industrie du chocolat. Par voie de conséquence, la prime de certification UTZ n'est plus payée sur tous les volumes qui devraient le mériter (près de 400 000 tonnes sont vendues sous label UTZ en Côte d'Ivoire).
Cette prime pourrait même totalement disparaître. Le responsable de la coopérative Scinpa s'y prépare, mais il estime que les banques ivoiriennes devront prendre le relais. « Même si la certification disparaît, on saura désormais comment gérer l'exploitation. Mais il ne faut pas que la prime disparaisse maintenant, sinon beaucoup de choses que nous avons réalisées vont disparaître. S'il est possible pour la coopérative du planteur d'obtenir un prêt de la banque, ce serait une bonne innovation des certificats (UTZ). Si les planteurs ont ces financements, ils pourront oublier les primes parce qu'ils pourront avoir des garanties pour les produits phytosanitaires, et ça leur permettra d'avoir de bons revenus, ça leur permettra d'être autonomes. »
Des prêts bancaires pour être autonome des exportateurs. Ces derniers sont les seuls à ce jour à financer les coopératives ivoiriennes certifiées. Le groupe américain Cargill propose ainsi un prêt sur trois ans à ses fournisseurs de fèves qui remporte un grand succès parce qu'il ne dépasse pas 10% d’intérêt, et il est remboursé rubis sur l'ongle par les planteurs de cacao.