A la Une: la Turquie et les conséquences de la tentative de putsch

Trois titres consacrent leur Une et de nombreux articles fouillés aux conséquences de cet obscur putsch manqué contre le président Erdogan qui s'est déroulé il y a un mois en Turquie, putsch raté qui suscite encore tant d'interrogations.

Pour l'éditorialiste du quotidien communiste l'Humanité, Maurice Ulrich, « c'est à un autre coup d'Etat que procède aujourd'hui le président Recep Erdogan, visant à étouffer toutes les libertés publiques et toute expression démocratique ».

L'envoyé spécial du journal à Istanbul raconte que d'après la plupart des observateurs, « plusieurs semaines avant le coup d'Etat manqué, existait une atmosphère de crainte dans les milieux du pouvoir ». Pierre Barbancey soulève les incohérences des services secrets turcs avant et après ce coup manqué.

Libération revient largement également sur la nouvelle configuration politique en Turquie et parle du « triomphe populaire d'un président superstar. En se posant en restaurateur de l'unité nationale, Erdogan s'est attiré une ferveur qui tourne à la dévotion. Dans les yeux de ses partisans, le leader turc endosse aujourd'hui le costume de baskomutan, le commandant en chef de la nation ».

Dans le Figaro, l'autre quotidien qui consacre deux pleines pages à la Turquie, Arnaud de la Grange pointe le risque d'islamisation accélérée de la société turque et du champ politique. « Le maître de la Turquie se veut à la fois l'héritier d'Atatürk et du sultan Mehmet II. Du "père de la nation" laïque et du conquérant de Constantinople. En bref, être un peu à la fois sultan et calife. Le président néo-ottoman s'imagine aisément en nouveau leader du monde sunnite. Pour lui, on a forgé un mot, "l'islamo-nationalisme" ».

Esprit Olympique es-tu là ?

C'est la question que pose en Une Le Parisien. Après les sifflets et les huées contre le perchiste Renaud Lavillenie, le quotidien essaie de comprendre les réactions du public brésilien. « Sifller fait partie du jeu, ce n'est pas pour offenser l'adversaire » expliquent des spectateurs cariocas. Pas de problèmes pour les handballeurs français, qui ont sortis le Brésil en quart de finale, ils disent au Parisien  « qu'ils n'ont pas été déstabilisés par la ferveur du public ». Pour l'ancien capitaine de l'équipe du Brésil de football Rai, la passion a été la plus forte.

Pour comprendre ce qui s'est passé entre Renaud Lavillenie et le public brésilien, le quotidien sportif l'Equipe a interrogé un expert de TV GLobo, la première chaine brésilienne. Pour lui il y a eu un choc culturel, le public brésilien n'est pas habitué aux compétition d'athlétisme, mais il ajoute que les propos à chaud de Lavillenie sur un « public de merde » sont mal passés.

Vers une dépaysation de l'affaire Traoré ?

C'est dans le Parisien qu'on apprend que l'affaire Traoré pourrait être dépaysée. Le jeune Adama Traoré est décédé après une interpellation musclée par la gendarmerie il y a un mois. Une mort qui a suscitée la polémique. Le journaliste Thimothée Boutry affirme que le procureur veut accéder à la demande de la famille et confier l'enquête à une autre juridiction.

L'eldorado chinois a laissé place à la désillusion pour les Africains expatriés

Des africains rencontrés par Alix Norman, l'envoyée spéciale de Libération à Canton, sont confrontés au racisme et à un climat économique difficile. Le Sénégalais Moustapha Dieng a appris le chinois, il a fait venir sa famille, étendu ses activités mais il déchante : « quand je suis arrivé, les ouvriers chinois étaient payés 100 ou 150 euros, aujourd'hui c'est 400 minimum ». Il explique à la journaliste qu'il « se réoriente peu à peu dans le transport maritime, sa famille rentre à Dakar : "ca devenait difficile de payer l'école française pour les quatre enfants, plus de 10 000 euros par an chacun." Son employée chinoise, qui avait appris le wolof, est partie avec le fichier clients pour monter sa propre affaire ».
Et puis il y a le racisme au quotidien, « quand un Africain entre dans un ascenseur, les gens se bouchent le nez », raconte Moustapha Dieng. Certains Africains de Chine ne décolèrent plus mais d'après un universitaire rencontré par la reporter, « l'histoire est loin d'être finie ».

L'envoi de fonds des migrants victime du Brexit et de son impact sur la livre

C'est certainement l'impact le moins visible du Brexit sur l'économie mondiale et, en particulier, sur les pays en développement écrit Manon Malhère du Figaro Economie. Polonais, Hongrois, Indiens, Nigérians, Chinois… Les migrants qui travaillent au Royaume-Uni et envoient une partie de leurs revenus chez eux pour aider leurs familles pourraient bien ne plus trouver leur compte. L'an dernier, ils ont transféré au total 24,9 milliards de dollars. Mais cette manne financière, bien plus importante que l'aide au développement, va probablement s'amoindrir. Du fait de la chute de la livre sterling provoquée par le brexit, elle a déjà dégringolé de plus de 13 % par rapport à l'euro.

Les vertus publicitaires de la chasse aux Pokémon

« Avec déjà plus de 6 millions de joueurs en France, le succès exceptionnel du jeu japonais éveille l'intérêt des communes, qui comptent bien récupérer le tube de l'été pour attirer les touristes », lit-on dans le Figaro. « Ce jeu de réalité augmentée utilise le monde réel comme décor et consiste à capturer, sur son smartphone les Pokémons, virtuelles, disséminés dans les villes et campagnes du monde entier. Or, ces personnages sont particulièrement présents près des monuments historiques, musées, lieux d'art ou d'architecture. Certains offices du tourisme organisent des activités récupérant la marque Pokémon GO.
A Marignane l'office du tourisme organise des chasses virtuelles à pied ou en petit train touristique avec, comme guide, un de ses habitants, - premier Français à avoir attrapé les 150 Pokémons du jeu.  Lagny en Seine-et-Marne organise aujourd'hui sa première croisière "
Pokeboat" sur la Marne ». 

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