Ces activistes protestaient contre l'évacuation de trois bâtiments occupés par des réfugiés, dont un appartenant à l'Eglise. C'est la police qui s'est chargée de l'évacuation. Le bâtiment qui appartenait à l'Eglise était un ancien orphelinat à l'abandon. Il a aussitôt été détruit après l'opération par une entreprise. En tout, 74 personnes ont été détenues, des activistes, pour la plupart des étrangers venus de toute l'Union européenne, mais aussi de Nouvelle-Zélande, de Russie ou encore de Guinée. Les familles de réfugiés et migrants qui étaient hébergées dans ces bâtiments ont été emmenées dans des camps gérés par l'Etat dans la région.
Une opération qui ne s'est pas déroulée sans critiques, certaines sont même venues du parti au pouvoir
Le ministre de la Protection du citoyen, Nikos Toskas, a justifié l'opération en disant que « personne ne peut faire ce qu'il veut ». Mais dans un communiqué, le parti a ensuite répliqué en se disant « opposé à ses évacuations ». Pour lui, « la criminalisation des efforts de solidarité constitue une pratique qui n'a aucun rapport avec les principes et les valeurs de la gauche ». Des dissensions sont visibles donc, alors que la gauche radicale s'est construite en partie grâce à des mouvements solidarité de ce type.
Multiplication des occupations
Ces derniers mois, les occupations de bâtiments pour accueillir migrants et réfugiés se sont multipliées à Thessalonique, mais aussi à Athènes. Dans la capitale, il y a une petite dizaine d’occupations, lancées à intervalles réguliers. Ces centres d'accueil pour réfugiés sont autogérés. Ils ont été créés par des activistes pro-réfugiés et des anarchistes. Ce ne sont pas des lieux philanthropiques, qui visent uniquement à aider les réfugiés, mais des lieux politisés. Des initiatives qui ne plaisent pas aux autorités qui n'ont pas de contrôle sur ces bâtiments occupés illégalement.
Une action plus large a également suscité de nombreuses critiques de l'opposition vis-à-vis du gouvernement. L'Université de Thessalonique a été occupée pendant une dizaine de jours par des activistes venus de toute l'Europe et d'ailleurs, sans que l'Etat intervienne.
Ces squats ou bâtiments occupés attirent du monde
Il n'y a pas de chiffres exacts sur le nombre de réfugiés et migrants hébergés dans ces lieux, mais selon le gouvernement, plus de 2000 personnes sont en dehors des camps du gouvernement. Ces derniers, souvent loin des villes, n'ont pas toujours une bonne réputation. Certains comme celui de Skaramagkas près d'Athènes ont meilleure réputation, car chaque famille a un container. Mais d'autres sont composés en partie de tentes comme à Schisto.
Dans un rapport, le centre de contrôle et de prévention des maladies met en cause les conditions de vie et sanitaires dans les camps au nord de la Grèce. Le gouvernement a prévu de créer de nouveaux camps dans la région de l'Attique dans un premier temps. Et dans un deuxième temps les conditions d'accueil au Nord devraient être améliorées. Ce sont les deux priorités à l'heure actuelle selon le service grec de coordination de la crise migratoire.