Au Gabon, la Cour constitutionnelle a rejeté les recours des opposants contre la candidature d’Ali Bongo à l’élection présidentielle dans un mois. La Cour s’est avouée incompétente car l’acte de naissance du président gabonais… n’était pas dans le dossier ! Etant rappelé que la validité de l’acte de naissance d’Ali Bongo est contestée par les opposants gabonais, la décision de la Cour est, pour le président gabonais, une « première victoire sur ses adversaires », estime Afrique sur 7. Et ce site Internet conseille aux opposants gabonais de « mieux s’organiser ».
Comment ? « En ne présentant qu’un seul candidat à la présidentielle », conseille, au Burkina Faso, le journal Le Pays. Or, sauf coup de théâtre, les opposants gabonais n’y sont pas prêts, « chacun préférant être tête de souris que queue d’éléphant », formule ce quotidien ouagalais.
Mais attention, souligne, à Cotonou, le journal La Nouvelle Tribune, au Gabon « beaucoup craignent un envenimement de la situation et une grave crise postélectorale », prévient ce quotidien béninois.
A Libreville même, le journal L’Union, proche du pouvoir gabonais, s’en prend justement aux discours « alarmants et alarmistes » des adversaires d’Ali Bongo, qui estiment que le pays est « en danger ». Le Gabon, prévient-il, « on l’a libéré du colon depuis 1960 ».
Filiation d’Ali Bongo : l’étançon français
L’ancien colon, justement… Dans cette affaire, Ali Bongo avait en fait reçu, l’an dernier, le soutien de la France. Un soutien « inébranlable », lance Mediapart. Ce journal en ligne publie le fac-similé d’une lettre adressée le 15 juillet 2015 par Hélène Le Gal à deux « membres de l’opposition gabonaise », dans laquelle la conseillère Afrique du président de la République François Hollande écrit qu’« aucun doute ne saurait exister quant à l’authenticité » de l’acte de naissance « litigieux » d’Ali Bongo. « Rien ne peut étayer, aux yeux des autorités françaises, la qualification d’imbroglio administratif et juridique », affirme la conseillère de François Hollande.
Seulement voilà, rappelle Mediapart, Ali Bongo « serait en réalité originaire du Biafra, au Nigeria, où il aurait été adopté par Omar Bongo à la fin des années 1960, selon le journaliste et écrivain Pierre Péan, qui a développé cette thèse dans son livre Nouvelles Affaires africaines (Fayard), paru fin 2014 ».
Mediapart publie aussi le fac-simile de l’acte de naissance d’une sœur du président gabonais, et selon lequel Annick Bongo, c’est son nom, serait « née le 19 juillet 1959, du même père mais surtout de la même mère qu’Ali Bongo. C’est-à-dire moins de six mois après la naissance supposée de celui-ci, en février » !
Selon Mediapart, « la tension est aujourd’hui à son comble à Libreville ». Evoquant ce qu’il appelle la « poudrière gabonaise », ce journal en ligne se réfère à « un document du 8 juillet 2016 émanant de l’état-major général des forces armées gabonaises » et qui « montre » que « le pouvoir a déployé un important arsenal de surveillance sous couvert de lutte contre des « groupes terroristes ».
Gabon : un garçon pas comme les autres
Restons au Gabon pour conclure, avec, toutefois, une histoire plus souriante, celle du jeune Samuel, qui a conquis la Toile avec sa reprise d’une chanson de Céline Dion. Résultat, la star québécoise lui a écrit. Samuel a dix-sept ans. Assis sur les marches de sa cage d'escalier d’un immeuble de Libreville, il a été filmé en train de chanter le tube de Céline Dion « The power of love ». Et sa vidéo a fait le buzz, autrement dit elle a fait le tour du web.
Et Céline Dion a été « très touchée », s’enthousiasme Gabon Actu. « Samuel, ton talent est aussi grand que ta voix, a écrit la chanteuse québécoise sur un célèbre réseau social. (…) J'espère que nous aurons un jour l'occasion de nous rencontrer et je te souhaite de réaliser tous tes rêves ». Justement, souligne Gabon Actu, l’adolescent « rêve » de rencontrer son idole. « Parler à sa mère », ce serait un beau titre de chanson, non ?