Recours contre Bongo rejetés: vers de nouvelles actions de l'opposition

Au Gabon, les opposants n'ont plus de recours contre la candidature d'Ali Bongo. La Cour constitutionnelle a rejeté les procédures lancées par trois opposants contre le dossier du président gabonais, candidat à sa succession pour la présidentielle d'août prochain. Cette décision de la Cour constitutionnelle n'est pas une surprise pour l'opposition.

Les opposants la surnomment la tour de Pise. En effet, elle pencherait toujours du même côté, notamment parce que ses juges sont nommés par les présidents de la République, du Sénat et de l’Assemblée nationale, tous issus du parti au pouvoir PDG (Parti démocratique gabonais).

Aucun recours n'est possible contre cette décision. « L'argument de la Cour, c'est que les requêtes sont irrecevables parce qu'on a pas pu avoir accès à l'acte de naissance. Mais la Cour le savait, puisque de toute façon, la Cenap [Commission électorale nationale et permanente, ndlr], de manière tout à fait unilatérale et illégale, a refusé que les candidats qui ont fait des recours accèdent à ce dossier. Tout simplement parce que c'est un faux ! C'est ça la triste réalité ! », dénonce Zacharie Myboto joint par RFI.

Le président de l'Union nationale promet toutefois que l'opposition ne baissera pas les bras et « continuera à faire en sorte que cette candidature soit toujours contestée et rejetée ». Il appelle à une réunion rapide pour décider des prochaines actions à mener, sans préciser lesquelles.

Plus de contestation possible

Léandre Anoué Kiki, secrétaire national du parti au pouvoir PDG, estime lui que les 9 juges ont appliqué le droit et que les opposants menaient cette bataille simplement par vengeance contre Ali Bongo qui, en arrivant au pouvoir, leur aurait retiré leurs privilèges. « Ces opposants n'étaient que les collaborateurs de feu président Omar Bongo Ondimba et ces opposants avaient des privilèges, assure-t-il à RFI. En arrivant à la magistrature suprême, le président Ali Bongo Ondimba avait remis les pendules à l'heure. Mais ces mêmes opposants ont voulu toujours profiter des biens de l'Etat. »

Pour M. Anoué Kiki,« ces mêmes opposants qui s'élèvent aujourd'hui et qui vont dans la rue pour faire du désordre n'ont plus aucune raison de le faire. Il faudrait qu'ils comprennent qu'ils n'ont plus le droit de porter un recours où que ce soit. Nous devons respecter la réglementation constitutionnelle de notre pays et nous remettre dans les rangs pour pouvoir aller vers les élections présidentielles. »

Il n'empêche, si la candidature du chef de l'état ne peut plus être contestée, ce n'est pas la fin des procédures contre lui. Au Gabon, des opposants ont porté plainte devant les tribunaux civils pour contester ses origines gabonaises. C'est le cas de Luc Bengono Nsi du parti Morena et de Jean de Dieu Moukagni Iwangou de l'UPG.

Sans compter une procédure identique lancée en France par la demi-soeur du président, Onaida Maisha Bongo. Des dossiers judiciaires tributaires de la lenteur des tribunaux, alors que la présidentielle se tient dans moins d'un mois.

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