Les gigantesques feux de forêt qui se répètent, chaque année dans le pays, ne sont pas étrangers à cette décision. Premier producteur mondial d’huile de palme, l’Indonésie veut interdire les nouvelles plantations de cette huile végétale, utilisée dans de nombreux produits de consommation, allant des gâteaux aux produits de maquillage.
Ces dernières années, les cultures se sont multipliées sur l’île de Sumatra, et dans la partie indonésienne de l’île de Bornéo. Encouragés par les industriels, les petits paysans indonésiens pratiquent la culture sur brûlis et défrichent des terrains, pendant la saison sèche.
Les feux étouffent toute la région, détruisent les forêts et libèrent des gaz à effet de serre, mais ils font place nette aux cultures de l'huile de palme. Des feux de forêts renforcés par l'épisode de sécheresse provoqué par El Niño.
Réduire la destruction de l'environnement
Ce moratoire sur les cultures d'huile de palme a pour objectif de réduire la destruction de l’environnement. Les feux de forêt géants entraînent, en effet, la destruction de la forêt tropicale qui abrite des espèces animales en voie de disparition. Ils provoquent, également, de nombreuses infections respiratoires sur la population locale.
Les industriels du secteur s’inquiètent de cette idée de moratoire. Bien qu’elle soit nocive pour la planète, la culture de l’huile de palme est vitale pour l’économie indonésienne. Ce secteur stratégique représente, aujourd'hui, vingt-quatre millions d’emplois directs ou indirects dans le pays. Il contribue à hauteur de 19 milliards de dollars aux exportations.
Quant aux défenseurs de l’environnement, ils attendent pour juger sur les faits. Cette mesure ne sera, selon eux, efficace que si la réglementation est stricte. Dans le collimateur de ces ONG : les administrations locales, qui refusent d’appliquer, depuis 2011, un moratoire sur les nouveaux permis de déboisement de forêts.