Retour de la taxe sur l’huile de palme en France

Le projet de loi sur la biodiversité doit être voté cette semaine en France et il prévoit une taxe sur l'huile de palme, qui ne respecterait pas l'environnement.

L'amendement de la loi sur la biodiversité qui revient à l'Assemblée nationale ce mardi 15 mars prévoit 90 euros de taxe supplémentaire par tonne d'huile de palme importée en France. Mais ce n'est pas exactement le retour de la taxe Nutella, du nom de la pâte à tartiner Ferrero qui contient de l'huile de palme.

D'une part, le montant est très réduit par rapport au projet initial (300 euros) et d'autre part la taxe ne s'appliquera pas à la production certifiée durable, plus respectueuse de l'environnement et en particulier des forêts. Chez les industriels de l'agroalimentaire, dont Ferrero et Nestlé, qui affichent l'objectif de 100% d'huile de palme durable dans ses ingrédients en 2020, on est plutôt satisfait de cette distinction, qui récompensera leurs efforts.

Un champ d'application réduit

Le législateur a ciblé l'usage alimentaire de l'huile de palme, mais pas les cosmétiques ni les biocarburants. Or, l'huile de palme complètera fatalement l'approvisionnement de la France si elle veut atteindre ses objectifs d'incorporation de biocarburants dans les moteurs. Le colza (transformé en diester, production phare du groupe Avril) et les huiles de récupération (bientôt transformées par Total en huiles végétales hydrogénées dans sa raffinerie de La Mède) n'y suffiront pas.

La taxe voit donc son champ d'application très réduit, pourtant les réactions sont très hostiles dans les pays producteurs d'huile de palme. Ils craignent un effet tache d'huile dans toute l'Europe, leur troisième débouché derrière la Chine et l'Inde, qui ralentissent leurs achats : l'Indonésie, premier exportateur mondial, a convoqué l'ambassadeur de France et la Malaisie juge la taxe discriminatoire par rapport aux règles de l'Organisation mondiale du Commerce. En Côte d'Ivoire, les planteurs veulent qu'on les soutienne dans leur démarche de certification, pas qu'on les taxe du jour au lendemain.

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