En Libye, le nouvel exécutif parrainé par l'ONU prend enfin ses quartiers à Tripoli, la capitale. L'équipe de Fayez Sarraj, le Premier ministre désigné, a pris possession de plusieurs ministères cette semaine, et cela grâce au ralliement des principales milices, celles de Tripoli et de Misrata qui régnaient sur la capitale. De quoi redonner un peu d'espoir aux Libyens et à la communauté internationale. Mais rien n'est joué. Le parlement de Tobrouk (dans l'est), qui est censé donner sa confiance au gouvernement, ne l'a pas encore fait. Et puis, sur le terrain, la tension ne descend pas. Cette semaine a été marquée par des rumeurs d'intervention imminente des deux camps rivaux contre l'organisation Etat islamique à Sirte. Rafaa Tabib, chercheur en anthropologie à l'université de la Manouba en Tunisie, est l’invité Afrique soir de ce vendredi.
« Je partage [l’optimisme général] pour l’instant mais je reste assez prudent parce que jusqu’à aujourd’hui Fayez Sarraj n’est pas encore parvenu à mobiliser les ressources financières susceptibles de lui permettre de commencer à réaliser son projet de reconstruction en Libye. Le pays est vraiment affaibli du point de vue financier, au niveau économique, dans les secteurs de la santé et jusque-là Fayez Sarraj ne dispose pas des ressources nécessaires pour pouvoir entamer des projets ou des actions. »