Arrivé fin mars par la mer, le nouvel exécutif dirigé par Fayez el-Sarraj était cantonné dans la base navale de tripoli. Très vite, grâce à la forte pression des puissances occidentales, il obtient le soutien d'institutions clés telles que la Banque centrale et la compagnie nationale du pétrole.
Depuis lundi, cette équipe prend possession des locaux des ministères des Affaires étrangères, des Transports et du Plan en attendant d'investir les autres administrations. Sept au total pour le moment. Tout ça, dans le calme, précise un membre du conseil présidentiel, l’instance qui dirige le gouvernement d’union libyen.
Pris dans une crise financière qui mine leur quotidien, les Tripolitains ont accueilli avec enthousiasme l’arrivée de ce nouvel exécutif. Cela n'aurait pas pu se faire sans le ralliement progressif des puissantes brigades de la capitale.
Même le Congrès général national, le Parlement non reconnu par la communauté internationale basé à Tripoli, a fait taire son opposition et s’est plié à la nouvelle donne. Il s'est dissout et s'est constitué en « Conseil d'Etat » comme l'exigent les accords inter-libyens de l'ONU.
Situation toujours bloquée à l'est
Tout le monde à Tripoli semble jouer la partition prévue par les accords de Skhirat.
Mais à l'est, la réalité est autre. Le Parlement de Tobrouk qui doit accorder sa confiance à ce gouvernement n'a toujours pas organisé de vote. Au lieu de ça, les autorités parallèles dans l'est libyen continuent de défier le nouveau gouvernement d’union. Ce mardi, on a ainsi appris qu'un navire plein de brut a quitté Tobrouk sans l'accord de la compagnie nationale du pétrole, direction l'île de Malte.
La pierre d’achoppement c’est le sort réservé à Khalifa Haftar dans le futur exécutif. Ce général libyen à la retraite est en guerre contre les brigades islamistes. Il jouit d’une aura particulière dans l’est libyen, mais il suscite un rejet total chez la population de Tripoli.