Le 26 avril 1986, le réacteur N° 4 de la centrale nucléaire Lénine à Tchernobyl, en Ukraine, explose. L’incendie fait rage, pendant près de dix jours, et des quantités considérables d’éléments radioactifs sont projetées dans l’atmosphère, contaminant une grande partie de l’Europe. Une zone de 30 kilomètres autour de la centrale est évacuée, tandis que des milliers de « liquidateurs et liquidatrices » - pompiers, policiers, soldats et scientifiques- se relaient au péril de leur vie, pour essayer de contenir les retombées radioactives. La radiobiologiste Natalia Manzurova est réquisitionnée pour partir « à la guerre nucléaire ». De sa voix douce, l’ancienne liquidatrice raconte comment elle est devenue « un soldat » dans la zone interdite. Un récit d’une grande violence, à l’écoute de ce qu’elle découvre et subit. A 42 ans, Natalia sera déclarée invalide, et tentera de se reconstruire.
L’accident de Tchernobyl est la plus importante catastrophe nucléaire de l’histoire de l’humanité.
Au-delà des impacts les plus évidents sur la santé des populations et de l’environnement, les chercheurs ont montré l’impact de Tchernobyl sur la fin de l’Union soviétique.
Car avec Tchernobyl, trois piliers de la légitimité soviétique s’effondrent : la toute-puissance de la science et de la technologie, la confiance dans la capacité de l’état à gérer les désastres et le culte du secret.
Grand témoin : Natalia Manzurova, radiobiologiste, ONG Planète de l’espoir
Invités : - Galia Ackerman, essayiste, journaliste et traductrice d’origine russe, Galia Ackerman travaille sur Tchernobyl depuis 1998.
Elle vient de publier « Traverser Tchernobyl », aux éditions Premier Parallèle
- Marc Elie, chercheur au CERCEC depuis 2009, Marc Elie travaille en histoire environnementale de l'Union Soviétique.
Site en anglais sur la ville fantôme de Pripiat, la ville qui se situe à 2 km de Tchernobyl : cliquer ici