Procès entre Lubas et Pygmées: «rouvrir les débats» n’est pas bon pour la RDC

La Cour d’appel de Lubumbashi a décidé jeudi de « rouvrir » les débats dans le procès de 34 personnes accusées de crimes contre l’humanité et de génocide, lors d’affrontements intercommunautaires en 2013. Le président de la Cour a repoussé l’annonce du verdict pour entendre davantage de victimes. Il faut dire que jusque-là, seul un témoin avait formellement identifié un accusé, alors que tous ces miliciens risquent la peine de mort dans ce procès symbolique, le premier pour des crimes de ce type sur le sol de la RDC. A l’origine, un conflit tribal mais surtout social, entre les Pygmées, souvent considérés comme des esclaves, et les Lubas, le groupe majoritaire. En ligne de Kalémie, la capitale de la nouvelle province du Tanganyka, issu du démembrement du Katanga, Georges Mbuyu Bintu Ku Maha, le président de l’organisation Voix des minorités indigènes, très impliqué auprès de la communauté pygmée pour les sensibiliser à leurs droits, alors que lui est Luba. Il continue de demander que le procès ait lieu au plus près des victimes et non à Lubumbashi, afin de faciliter les témoignages, la justice et la réconciliation entre communautés.

« La décision [« de rouvrir » les débats], en soi n’est pas bonne pour nous. Ce n’est pas bien accueilli. Parce qu’ils ont été arrêté arbitrairement et acheminés vite à Lubumbashi qui est loin de là où se sont passés les événements. »

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