La Bulgarie accueille les premiers réfugiés relocalisés

Les tout premiers réfugiés relocalisés sont arrivés en Bulgarie. Le pays a eu le temps de se préparer à leur arrivée : les quotas migratoires mis en place par l'Union européenne, rappelons-le, ont été déterminés en septembre 2015, et la démarche de relocalisation est très lente. Alors que l'afflux vers la Bulgarie a fortement diminué ces derniers mois, le pays continue cependant à sceller sa frontière avec la Turquie. D'où viennent ces migrants relocalisés ? Que sait-on d'eux ?

De notre correspondant à Sofia,

Deux demandeurs d'asile venus de Grèce ont été relocalisés en Bulgarie. On ne sait quasiment rien de leur parcours personnel. Aucun détail n'a été communiqué par les autorités, si ce n'est qu'ils ne représentent aucun danger pour la sécurité nationale. Les deux réfugiés devront maintenant faire une demande d'asile en Bulgarie, ce qui peut prendre plusieurs mois. La Bulgarie a un quota de 1 302 personnes exactement. Le gouvernement se dit d'ailleurs près à les acueillir tout de suite.

Y aura-t-il assez de place pour les loger, compte tenu du fait que les centres d'accueil étaient pleins à craquer lors de la première vague migratoire ? Depuis plusieurs mois, la situation a beaucoup changé. Les camps de réfugiés sont désormais quasiment vides. Au point que certains ont pu être réservés pour la relocalisation. Les chiffres confirment cette tendance : les deux demandeurs d'asile ont été installés dans le plus grand centre d'accueil du pays, celui d'Harmanli, dans le Sud, qui a une capacité de 3 000 personnes. En ce moment, seulement 140 personnes y résident. 

S'il y a si peu de réfugiés en Bulgarie, c'est parce que depuis le début de l'afflux migratoire, ce pays n'a été qu'un point de passage, une terre de transit. La plupart des réfugiés veulent rejoindre des proches à l'Ouest ou se rendre en Allemagne. Les mesures de sécurité à la frontière avec la Turquie sont par ailleurs musclées : une barrière de 130 km encercle les points de passage principaux, des caméras surveillent la frontière, des patrouilles de police passent en permanence dans les villages limitrophes, et le gouvernement a récemment déployé des renforts de l'armée. 

Le mur à la frontière devrait d'ailleurs être rallongé. Les travaux sont en cours. Une nouvelle tranche d'environ 16 millions d'euros a été versée à la fin du mois de janvier pour terminer la construction du nouveau mur. Sa longueur devrait doubler, pour parcourir les 260 km de la frontière terrestre avec la Turquie. La position du gouvernement bulgare est claire : il faut fermer les frontières extérieures de l'UE pour, selon ses dires, rediriger les migrants vers les postes-frontière.

Sofia n'exclut pas la possibilité de faire appel aux forces de l'Otan à la frontière avec la Turquie. Mais en même temps, lors de la réunion du groupe de Visegrad en début de semaine, le Premier ministre Boïko Borissov s'est opposé à un contrôle renforcé de la frontière avec la Grèce. Finalement, il a appelé à l'unité européenne face à la crise migratoire. Une position qui cherche le juste milieu entre les pays d'Europe centrale et l'Allemagne.

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