L'industrie parapétrolière sous forte pression

La restructuration du Français Vallourec souligne la crise aigüe traversée par les entreprises parapétrolières.

C'est la pire crise de l'industrie parapétrolière en trente ans. Le Français Vallourec va supprimer 1 000 postes supplémentaires après 2 000 suppressions déjà décidées au printemps dernier, le fabricant de tubes sans soudure, utilisés dans les puits de pétrole, cherche également 1 milliard d'euros d'argent frais.

Vallourec, c'était pourtant un modèle de réussite de l'industrie parapétrolière. Mais la dégringolade des prix du baril de 60 % en un an et demi a poussé ses clients, les compagnies pétrolières, à ranger au placard des centaines de milliards de dollars de projets qui n'étaient plus rentables, et ce pour la deuxième année consécutive.

Vallourec était très impliqué auprès de Petrobras au Brésil, où l'exploitation des gisements présalifères en mer très profonde est retardée, l'entreprise française doit donc diviser par deux ses capacités de production, elle ferme des usines métallurgiques, en France et en Allemagne

Une baisse drastique des tarifs

Très endettée désormais, comme la plupart des entreprises parapétrolières, elle doit en outre baisser drastiquement ses tarifs auprès des majors. Des coûts qui auraient déjà été comprimés de 50 % pour les gisements en mer, de 35 % pour la fracturation hydraulique. Les compagnies pétrolières exigeraient même aujourd'hui des ristournes supplémentaires de 20 % sur les puits les plus exigeants techniquement. Rien d'étonnant à ce que tout le secteur souffre.

Parmi les plus fragilisés en France, CGG supprime près de 3 000 postes, plus d'un tiers de ses effectifs, l'entreprise de collecte de données sismiques cède également six de ses onze navires. Très spécialisée, CGG pourrait être la proie d'un rachat, par un autre groupe plus solide, mais qui n'en a pas moins supprimé 6 000 postes, le constructeur français de plateformes pétrolières Technip.

Vers des fusions et des alliances parmi les géants mondiaux

Les alliances et les fusions sont également d'actualité parmi les géants mondiaux, basés aux États-Unis, qui ont eux-mêmes procédé à des milliers de suppressions d'emplois.

Le numéro un Schlumberger rachète le fabricant d'équipements Cameron, pour offrir une offre plus compétitive sur les puits en eau profonde. Le numéro deux Halliburton rachète le numéro trois Baker Hughes, pénalisé par la diminution brutale du nombre de forages de pétrole de schiste aux États-Unis.

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