L’Iran va devoir se faire une place sur les marchés pétroliers

Débarrassé d’une grande partie des sanctions, l’Iran aura pourtant des difficultés à exporter tout le pétrole qu’il souhaite. Claire Fages

L’Iran va devoir se faire une place sur les marchés pétroliers. La majeure partie des sanctions sont levées, l’Iran devrait donc pouvoir exporter à nouveau tout le pétrole qu’il souhaite : un demi-million de barils par jour supplémentaire dans les six mois qui viennent, affirment les autorités de Téhéran, deux fois plus d’ici la fin de l’année.

Des délais un peu courts, estiment tous les experts. Si une vingtaine de super-tankers attendent d’appareiller au large des côtes iraniennes, la montée en puissance de la production iranienne demandera plus de temps. Il faut faire repartir des gisements gelés pendant trois ans. L’Iran a par ailleurs manqué d’équipements et de pièces - pompes, compresseurs, valves et autres - qu’il va devoir acquérir.

Quand bien même l’Iran disposerait de ces volumes exportables, encore faudrait-il qu’il puisse les vendre ! Le marché pétrolier mondial est saturé : 1 million de barils jour en trop, l’équivalent de la production supplémentaire iranienne. L’Iran devra faire des rabais sur son pétrole, mais il n’a pas non plus intérêt à durcir la guerre des prix menée par l’Arabie saoudite : le baril vaut déjà moins de 30 dollars, le gouvernement iranien a dû revoir à la baisse la contribution des revenus pétroliers à son budget post-sanctions : seulement 25%.

L’Iran dispose d’autres moyens pour récupérer ses anciens débouchés et en trouver de nouveaux. Avec une population autrement plus importante que la population d’Arabie saoudite et des Émirats, l’Iran peut échanger ses barils contre des débouchés pour les entreprises étrangères dans de nombreux secteurs. L’Iran envisage aussi d’acquérir des raffineries au Brésil, en Inde et en Espagne, une façon de livrer ensuite et de façon certaine son pétrole.

 

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