Les prix du cacao chutent à leur tour. C'était pourtant l'un des rares produits épargnés par le véritable crash des matières premières l'an dernier. Le prix de la tonne de fèves avait même progressé de 15%, pour finir en décembre à plus de 3 400 dollars la tonne, c'était un record depuis la crise électorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire.
Mais en janvier, le cours de la tonne de fèves a perdu de 14% à 18% entre Londres et New York, la chute la plus brutale parmi toutes les denrées alimentaires. La faiblesse des matières premières a finalement contaminé le cacao que l'on croyait résistant, les fonds d'investissement après avoir subi des pertes supplémentaires sur les marchés d'action jusqu'en Asie ces dernières semaines ont retiré brutalement leurs « billes » de ce marché.
Une consommation de cacao peu vigoureuse
Il est vrai que la perspective de pénurie de cacao que prédit régulièrement l'industrie du chocolat s'est encore éloignée. La consommation de cacao n'est pas très vigoureuse, elle n'a pas retrouvé son dynamisme d'il y a deux ans. Mais la véritable surprise, c'est que la sécheresse en Afrique de l'Ouest n'a pas pour l'instant amputé la récolte comme on le craignait il y encore deux mois.
La production ghanéenne s'est reprise et les volumes de la récolte principale en Côte-d'Ivoire seront proches de ceux de l'an dernier, estime un trader. La météo semble avoir moins d'impact sur la production qu'il y a quelques années, les planteurs mieux payés prennent davantage soin de leurs vergers, qui ont en outre été rajeunis.
Des craintes pour la récolte intermédiaire
Les craintes sont en revanche très fortes pour la récolte intermédiaire, qui commencera en avril. Avec si peu de pluies depuis novembre, pas mal de fleurs ont avorté dans les arbres, a constaté notre trader, qui revient de Côte-d'Ivoire, il y aura moins de cabosses que l'an dernier.
La petite récolte pourrait être très décevante en volume (550 000 tonnes à 570 000 tonnes, contre 620 000 l'an dernier), comme en qualité, parce que les fèves seront très petites. Mais pour l'instant les marchés du cacao ne semblent plus vouloir s'en inquiéter.