La révolution égyptienne vue par un paysan de Louxor

La révolution égyptienne de 2011, comme vous ne l’avez encore jamais vue.Le mouvement populaire de la place Tahrir, l’espoir de la révolution, l’organisation des premières élections libres, l’élection de Mohamed Morsi, puis sa destitution, la reprise en main du pouvoir par l’armée et le général al Sissi, tous ces événements on a pu les suivre à la télévision. Mais ce que nous propose Anna Roussillon avec son premier long métrage documentaire, Je suis le peuple, c’est un contre-champ radical et bienvenu.

Farraj habite non loin de Louxor, dans le village de la Jezira à 700 kilomètres au sud du Caire. Son quotidien, c’est la culture de ses terres, l’irrigation et l’ouverture aussi d’un moulin qui pourra lui apporter un complément de revenus, et assurer l’avenir de ses 4, puis bientôt 5 enfants. La révolution de la place Tahrir en janvier 2011, il la regarde d’abord de loin, via la télévision.
Farraj est le personnage principal du premier film documentaire d’Anna Roussillon, intitulé Je suis le peuple, comme la chanson éponyme d’Oum Kalthoum. Plutôt que de filmer à chaud place Tahrir, cette jeune documentariste a décidé de suivre pendant deux ans l’apprentissage politique de Farraj, de ses enfants, de ses voisins dans ce film passionnant.

La bande annonce de Je suis le peuple.

Les films de la semaine

Entretien avec Joachim Lafosse pour Les chevaliers blancs (sortie en France le mercredi 20 janvier 2016). Joachim Lafosse s’inspire de l'affaire de l'Arche de Zoé survenue en 2007, et qui mit à mal les relations diplomatiques de la France avec le Tchad. Une association humanitaire française avait, en effet, tenté de faire sortir une centaine d'enfants prétendus orphelins du Tchad, dans le but de les faire adopter sur notre territoire. Les principaux responsables de cette exfiltration, Eric Breteau et Emilie Lelouch, encourent actuellement une peine de trois ans de prison, dont deux fermes. Pour raconter cette histoire, Joachim Lafosse s’est entouré d’un assez beau casting - entre autres Vincent Lindon – Louise Bourgoin, et Valérie Donzelli. Au-delà de son côté sordide, c’est une histoire passionnante qui place sous une lumière crue la pratiques de certaines ONG, et parle de néo-colonialisme, de manipulation et des pouvoirs qu’on peut s’arroger au nom du bien.

Carol de Todd Haynes. Todd Haynes nous transporte dans l’Amérique des années 50, ce New York des bars aux lumières tamisées, des femmes en vison avec fume-cigarettes… Le film s’inspire d’un roman autobiographique de Patricia Highsmith –« the price of salt » – le prix du sel, l’histoire d’une passion unissant Carol, une grande bourgeoise new yorkaise à Thérèse, une vendeuse de grand magasin.

Nous revenons également sur les nominations aux Oscars et la mort de David Bowie et Alan Rickman.
 

 

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