A la Une: Régionales, l’ombre du FN

 

Plus que deux jours avant le premier tour de ce scrutin régional. Et selon un sondage Ipsos-Sotra Steria pour le Centre de recherches de l’Institut des Sciences politiques et pour le journal Le Monde daté d’aujourd’hui, c’est un succès électoral sans précédent qui est promis au parti dirigé par Marine Le Pen.

Avec, au niveau national, 30% des intentions de vote, devant la droite à 29% et le PS à 22%, le Front national renforcerait en effet son « emprise » dans « toutes » les régions, prédit Le Monde. Le FN arriverait en tête dans « six » régions au soir de ce premier tour, et il serait « en mesure de l’emporter dans quatre » écrit-il en Une, même si les résultats de ce sondage détaillés en pages intérieures ne font apparaître que trois victoires prévues pour le Front national.

D'après cette enquête, le FN vaincrait dans le septentrion français d’abord, dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, dans le midi ensuite, dans celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans l’est enfin, en région Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine.

Régionales : sanction économique
 
On sait dans quel contexte se déroulera ce scrutin régional. Il y a eu les attentats du 13 novembre dernier. Mais pas que. Sans attendre le résultat du premier tour de ces élections régionales, une partie de la presse française explique l’échec attendu de la gauche par la conjoncture économique.
 
Etant souligné que, comme ne manque pas de le relever Les Echos en manchette, le taux de chômage est à son « plus haut niveau depuis 1997 » en France et que la France, selon l’OCDE cité par le quotidien économique, demeure « championne » des prélèvements obligatoires, le contexte économique de ce scrutin régional est tout sauf mirobolant pour l’électeur avant de passer dans l’isoloir.

La montée du Front national ? L’Opinion l’attribue donc à la crise économique. Selon ce journal, l’économie française a été « asphyxiée » par deux maux qui ont pour nom « ultra-chômage » et « ultra-fiscalité ». Chômage, déficits, impôts. Les chiffres sont « catastrophiques », bûcheronne L’Opinion, ils viennent signer l'échec « absolu » d'une politique.

Le Figaro n’écrit pas autre chose ce matin, en prédisant des élections régionales « cataclysmiques » pour le Parti socialiste. « Parmi d’autres raisons », le journal en attribue la faute à un « cercle vicieux » bien connu de lui et que ce journal ne cesse de dénoncer, celui des déficits et des impôts. « Danemark excepté », les électeurs français « paient plus d'impôts que partout ailleurs dans le monde développé », déplore le quotidien. Et le chômage grimpe « encore et toujours ». Résultat, « avec un tel bilan, Marine Le Pen et ses amis n'ont qu'à se baisser pour ramasser les voix », soupire Le Figaro. Or avec moins de déficit, moins d'impôts et moins de chômage, « nos voisins ne s'en portent pas plus mal. Et ne s'empoisonnent pas la vie avec un Front national… », fustige le quotidien.
 
Pour faire reculer la « famille Le Pen et Cie », le quotidien communiste L'Humanité convoque l’immense Charles Baudelaire ce matin. Lequel poète, d’un de ses coups d’archet qui ont bâti sa légende, disait : « Nous ne voulons pas laisser reculer le présent dans le passé ». Pour L’Huma, pas de doute, dimanche, il faut voter pour « investir l’avenir ».

Tout comme La Croix et Le Parisien. Evoquant un « fort risque d’abstention », le quotidien catholique encourage lui-aussi ses lecteurs à aller voter dimanche. Et soulignant qu’en plein état d’urgence, ce scrutin prend une « dimension historique inattendue », Le Parisien ordonne aux siens l’aller voter, car « c’est urgent », lance-t-il. 

Tapie : remboursez !

La justice a débouté Bernard Tapie dans l’affaire Adidas. La Cour d’appel de Paris a tranché. L’homme d’affaires réclamait plus d’un milliard d’euros dans ce feuilleton de la vente, il y a vingt-deux ans, de l’équipementier Adidas. L’arrêt de la Cour formule tout le contraire. C’est lui qui doit rembourser les 403 millions d’euros que lui avait accordés, en 2008, le tribunal arbitral.

Et ce matin, Bernard Tapie ouvre de gros yeux tout ronds à la Une de Libération. Le journal souligne que l’homme d’affaires n’a obtenu qu’un euro « symbolique ». Dur, dur, quand on en réclamait un milliard.

Et ce matin, une partie de la presse française tombe sur Bernard Tapie à bras raccourcis.

« Remboursez ! », lui lance Le parisien. Selon ce quotidien toutefois, même si Tapie a un genou à terre, il n’a pas encore rendu les armes.

La Charente Libre estime même que c’est « la fin du mythe Tapie », mais aussi le « point final d'une époque. Celle où pour contrer le populisme du père Le Pen, on faisait monter en ligne un bonimenteur génial, capable de parler aux jeunes de toutes conditions et de toutes origines ».

Pour Le Républicain lorrain, même s’il reste susceptible d'un recours en cassation, l'arrêt rendu hier par la cour d'appel de Paris constitue l'épilogue d'une « bien pathétique saga qui aura empoisonné la Ve République ».

 

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