Le retour du baril à 80 dollars ? Pas avant 2020, pronostique l'Agence internationale de l'Energie, voire 2040 dans le pire des scénarios. D'ici là les prix du pétrole pourraient se traîner à 50 dollars le baril. Les pétroles de schiste aux Etats-Unis résistent plus longtemps que prévu face aux productions à bas coût des pays du Golfe, qui ont ouvert en grand les vannes de l'OPEP pour inonder le marché pétrolier mondial et évincer leurs concurrents moins compétitifs.
Une aubaine pour les pays consommateurs ? A court terme seulement, avertit l'Agence. Le retour de bâton pourrait être douloureux, avec une nouvelle flambée des prix dans la prochaine décennie. Les investissements dans l'exploration pétrolière reculent à cause des prix bas, le renouvellement de l'offre de brut est compromis puisque les gisements se tarissent. Le périmètre de la production de pétrole est également en train de rétrécir. Il va se concentrer de plus en plus dans les pays à bas coût d'extraction du Moyen-Orient, la dépendance à cette région va s'accroître, or elle n'a jamais été aussi instable politiquement. La sécurité d'approvisionnement des pays consommateurs est donc loin d'être garantie par la prolongation des prix bas.
D'autant que l'Asie accaparera plus que jamais les flux. Une demande d'énergie qui changera néanmoins de moteur. Ce ne sera plus la Chine, mais l'Inde qui occupera désormais le centre de la scène énergétique. La consommation chinoise va ralentir, avant de décroître, alors que la consommation d'énergie en Inde, avec encore 250 millions d'habitants privés d'électricité, devrait plus que doubler d'ici 2040. L'Inde devrait alors être le pays le plus peuplé de la planète.